Le Parlement sud-coréen a commencé lundi l'examen de motions dénonçant les violations des droits de l'homme en Corée du Nord, quelques jours seulement après l'adoption aux Nations unies d'une résolution appelant à saisir la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité.
Ces motions, soumises aux 23 membres de la commission des Affaires étrangères et de la réunification, jaunissaient dans les tiroirs du Parlement depuis 2005 pour les plus anciennes. Des élus empêchaient leur examen en faisant valoir qu'il risquait d'exacerber les tensions déjà vives sur la péninsule.
Les deux premiers textes à l'étude, respectivement présentés par le parti au pouvoir et l'opposition, soulignent la nécessité de documenter et de faire connaître les violations des droits de l'homme au Nord. Ils divergent cependant quant au financement des organisations anti-Pyongyang qui lancent régulièrement par ballon des tracts politiques au-dessus de la frontière intercoréenne, provoquant à chaque fois menaces et représailles. Le parti au pouvoir soutient ces initiatives, l'opposition libérale s'y oppose.
Ces points de discorde ont fait obstacle par le passé à l'examen des motions par les parlementaires, mais la résolution adoptée aux Nations unies met la Corée du Sud dans l'obligation de prendre position. "L'Assemblée nationale est absolument lamentable sur ce sujet depuis 10 ans", estimait lundi le quotidien de référence Chosun Ilbo dans un éditorial. "Elle doit désormais décider de rester dans l'Histoire comme un observateur des atrocités commises au Nord ou un acteur oeuvrant au changement".
S'appuyant sur un rapport accablant des enquêteurs onusiens qui concluaient à des violations des droits de l'Homme par la Corée du Nord "sans égal dans le monde contemporain", la commission des droits de l'homme de l'Assemblée générale de l'Onu a voté le 18 novembre une résolution demandant au Conseil de sécurité de saisir la CPI pour juger les dignitaires du régime communiste.
La Corée du Nord a qualifié la résolution de "déclaration de guerre" et prévenu de "conséquences catastrophiques" en cas de résolution du Conseil de sécurité.
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