LIBREVILLE (AFP) — Des milliers de personnes en larmes ont accueilli jeudi à Libreville la dépouille mortelle du président gabonais Omar Bongo Ondimba, transportée d'Espagne au Gabon où il sera inhumé le 18 juin après une semaine de funérailles.
L'avion s'est posé vers 16H15 locale (15H15 GMT) à l'aéroport international Léon Mba, provoquant des pleurs et des évanouissements dans une foule de plus de 10.000 personnes rassemblées sur et aux abords du tarmac par une forte chaleur.
A l'arrêt de l'appareil, Pascaline Bongo, fille et chef de cabinet du défunt, s'est effondrée en sanglots dans les bras du président congolais Denis Sassou Nguesso, beau-père de M. Bongo.
A leurs côtés, étaient visibles les autorités politiques, institutionnelles, des diplomates et des représentants des forces de défense et de sécurité du pays, qui ont rendu les honneurs militaires au défunt.
Le cercueil a été recouvert du drapeau national gabonais et posé sur un véhicule de commandement militaire qui s'est ébranlé vers le Palais présidentiel, sur le Bord de mer. Le corps doit y être exposé plusieurs jours.
Le cortège était accompagné des responsables et d'une foule nombreuse, pendant que des milliers de personnes étaient massées pour suivre son parcours, selon des images diffusées par les télévisions - publiques et privées - qui ont retransmis en direct l'arrivée du corps.
Auparavant à Barcelone, où il est mort, Omar Bongo a eu droit à un sobre hommage militaire en présence d'autorités gabonaises et espagnoles sur la piste de l'aéroport El Prat d'où l'avion a décollé peu après 09H20 GMT.
Les honneurs militaires ont été rendus par un peloton d'infanterie légère devant une délégation gabonaise comprenant notamment les ministres Paul Toungui (Affaires étrangères), Casimir Oyé Mba (Mines et Pétrole) et des représentants du Sénat et de l'Assemblée nationale.
Côté espagnol, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Angel Lossada, a assisté à la cérémonie avant d'embarquer avec la délégation gabonaise pour Libreville où il représente l'Espagne aux funérailles.
Le décès d'Omar Bongo Ondimba des suites d'un cancer, à l'âge de 73 ans dont 41 au pouvoir, avait été annoncé lundi à Barcelone où il était hospitalisé depuis début mai.
Le programme officiel des obsèques prévoit un "hommage des délégations étrangères" à Libreville le 16 juin, auquel devraient assister de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement. Outre le président congolais, le chef de l'Etat centrafricain François Bozizé se trouvait déjà à Libreville, où sera présent mardi le président français Nicolas Sarkozy.
Omar Bongo Ondimba sera ensuite inhumé "dans l'intimité" dans sa région natale, le Haut-Ogooué (sud-est), le 18 juin.
Jeudi encore, les réactions attristées continuaient d'affluer: le Congo a entamé un deuil national de huit jours, la Communauté des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC, 10 pays) a déploré la disparition d'un "opiniâtre médiateur".
En raison des obsèques, le Gabon a déclaré "chômées et payées" les journées des 11 et 16 juin. La mairie de Libreville a décidé de fermer les marchés deux jours durant (vendredi 12 et mardi 16) et de les laisser ouverts jusqu'à la mi-journée jusqu'au mercredi 17.
Jeudi matin, la capitale gabonaise ressemblait à une ville morte, avec de nombreux commerces et sociétés fermés et une circulation, habituellement dense, très fluide.
La présidente par intérim du Gabon, Rose Francine Rogombé, a invité les populations à rendre à Omar Bongo "l'hommage déférent qu'il mérite dans la sérénité, le calme, la dignité et le recueillement", dans son premier message à la Nation diffusé mercredi soir par la télévision publique.
Mme Rogombé, qui avait prêté serment quelques heures auparavant, est chargée d'organiser une élection présidentielle dans un délai 45 jours au plus tard après sa prise de fonction, scrutin auquel elle ne peut se porter candidate, selon la Constitution.
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