Les locaux du site universitaire de Tolbiac, à Paris, ont été évacués vendredi à l’aube par la police, après plusieurs semaines d’occupation par des étudiants opposés entre autres à la réforme des conditions d’accès aux études supérieures. De 100 à 200 policiers ont participé aux opérations, qui ont commencé aux alentours de 5h00 du matin (03h00 GMT) dans le centre Pierre-Mendès France - son nom officiel - situé dans le 13e arrondissement, a-t-on dit de source policière.
Une centaine de personnes ont été expulsées, selon la préfecture qui précise, dans un communiqué, qu’un seul suspect a été interpellé, pour “outrage et rébellion”. Globalement, l’opération s’est déroulée “dans le calme et sans aucun incident”, malgré “quelques jets de projectiles” dans la rue de Tolbiac, et aucun blessé n’est à déplorer, peut-on lire dans ce même communiqué.
Toujours selon les autorités, certains occupants ont quitté les lieux en escaladant les grilles à l’arrivée de la police et les autres, regroupés dans les amphithéâtres, ont obtempéré sans résister aux injonctions des forces de l’ordre. L’occupation du site, fréquenté en temps normal par environ 6.000 personnes chaque jour, avait débuté le 26 mars.
“Partout, l’Etat de droit sera rétabli”, a réagi via Twitter le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, qui avait tenu un discours similaire devant les députés mercredi. “Désormais, le site Tolbiac sera repris par l’Université qui le fermera pour des raisons de sécurité et de remise en état, suite aux dégradations des occupants”, peut-on lire dans un communiqué de son ministère.
“LA TÂCHE VA ÊTRE IMMENSE”
Les autorités ont organisé des visites du site haut de 22 étages, dont les murs étaient par endroits couverts de graffitis et le sol couvert d’objets en tout genre. Selon le président de l’université Panthéon Sorbonne, Georges Haddad, les dégâts causés au cours du mois se chiffrent à plusieurs centaines de milliers d’euros et les travaux de rénovation effectués ces deux dernières années, pour un montant de 800.000 euros, ont été réalisés en pure perte.
“La tâche va être immense pour remettre tout cela en ordre”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. “Il est clair que l’occupation était loin d’être pacifique”, a encore dit le président de l’Université, qui réclamait depuis deux semaines l’intervention de la préfecture de police. Il a ajouté que la direction ferait en sorte que les examens, censés débuter dans une dizaine de jours, se déroulent “dans les meilleures conditions possibles”, sans préciser dans quels locaux. Depuis le début de la contestation, qui a pris racine notamment à Montpellier, d’autres facultés ont été occupées entièrement ou partiellement, comme à Nanterre (Hauts-de-Seine), Toulouse, Bordeaux et même à Sciences Po, à Paris.
Simon Carraud, édité par Yves Clarisse
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