La ministre des Armées Florence Parly a annoncé que la France avait mis fin vendredi soir à ses opérations d'évacuation d'Afghans menacés par les Taliban de Kaboul vers Paris.
Il n’y aura finalement pas eu de prolongation de la France. Paris a mis fin vendredi soir à son pont aérien pour évacuer des Afghans menacés par les Taliban de Kaboul vers Paris, ont annoncé la ministre des Armées et le chef de la diplomatie française. "L'opération Apagan, déclenchée le 15 août à la demande du Président de la République, a pris fin ce soir", a tweeté Florence Parly.
Près de 3 000 personnes, dont une centaine de ressortissants français et plus de 2 600 Afghans menacés pour avoir travaillé pour la France ou pour leur engagement en faveur des droits humains, ont été évacués, a précisé l'état-major des Armées.
L’opération Apagan, déclenchée le 15 août à la demande du Président de la République, a pris fin ce soir. En moins de deux semaines, les militaires français ont mis en sécurité près de 3 000 personnes, dont plus de 2 600 Afghans qui ont été accueillis en France.
— Florence Parly (@florence_parly) August 27, 2021
Pont aérien interrompu
Ce pont aérien a dû être interrompu "les conditions de sécurité n'étant plus remplies sur l'aéroport" de Kaboul en raison du "désengagement rapide des forces américaines" qui auront quitté l'Afghanistan le 31 août, ont ajouté Florence Parly et Jean-Yves Le Drian dans un communiqué commun.
"L'équipe de l'ambassade de France à Kaboul a rejoint Abou Dabi avant de regagner la France", ont-ils ajouté, en remerciant "diplomates, militaires, policiers et l'ensemble des services de l'État" qui se sont mobilisés "sans relâche" pour permettre ces évacuations.
#Afghanistan | Ces derniers jours, dans des circonstances exceptionnellement difficiles, la France a évacué de Kaboul près de 3000 personnes, essentiellement des Afghanes et des Afghans menacés en besoin de protection.
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) August 27, 2021
L'ambassadeur de France en Afghanistan, David Martinon, continuera à opérer depuis Paris, avait indiqué jeudi le président Emmanuel Macron.
"Les derniers militaires français ont quitté Kaboul ce soir", a également tweeté l'état-major, qui avait dépêché une centaine de militaires sur place.
Au total, l'armée française a assuré 26 rotations entre Kaboul et la base aérienne 104 d'Abou Dhabi, pivot du dispositif, et 16 vols entre Abou Dhabi et Paris.
La France, qui appelle à la mise en place d'opérations humanitaires pour permettre aux milliers d'Afghans qui n'ont pas réussi à être évacués de partir par d'autres moyens, a annoncé qu'elle allait poursuivre des discussions en ce sens avec les talibans.
"Nos efforts continuent (...) Nous poursuivrons à cet effet nos efforts engagés auprès des responsables Taliban pour garantir qu'ils ne mettront aucune entrave après le 31 août au départ de ceux qui le souhaiteront", ont relevé les deux ministres.
Rencontre à Doha
Une délégation française a rencontré jeudi à Doha des représentants des Taliban pour la première fois depuis qu'ils ont pris le pouvoir en Afghanistan le 15 août.
Ces discussions ont porté sur la situation à l'aéroport de Kaboul et les opérations d'évacuations, selon les deux parties.
Les Taliban assurent que toute personne en possession de documents légaux pourra voyager à l'étranger et que l'aéroport civil va être rouvert pour permettre la reprise des vols internationaux.
Si elle a engagé ce dialogue, la France exclut toutefois des "discussions politiques" et une reconnaissance des Taliban tant qu'un certain nombre de conditions ne seront pas réunies.
Elle réclame notamment la garantie pour tous ceux qui le souhaitent de pouvoir quitter leur pays, l'engagement à ne pas laisser l'Afghanistan redevenir un sanctuaire du terrorisme islamiste et la mise en place d'un gouvernement élargi à d'autres composantes politiques.
"La vie diplomatique et les relations internationales, c'est parfois choisir entre de mauvaises options pour défendre au mieux ou le moins mal possible des intérêts et des valeurs", a toutefois relevé vendredi le secrétaire d'État aux Affaires européennes Clément Beaune.
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