CNN a publié la missive signée par le 44e président à son successeur. Il l'enjoint à prendre soin des institutions démocratiques, quelle que soit la rudesse du combat politique.
C'est une tradition ancienne et élégante. Le président américain sortant laisse à son successeur une lettre, qu'il trouve à son arrivée dans le Bureau ovale. Celle de Barack Obama à Donald Trump, révélée sept mois après son départ, s'articule autour d'un conseil central : ne jamais perdre de vue l'importance des institutions démocratiques. Le 44e président use de son style et de son éloquence pour lui adresser le fond de sa pensée.
«Cher monsieur le président»: le courrier, dont CNN a obtenu une copie, commence par des félicitations à l'aube de cette «grande aventure» qu'est la présidence. «Des millions de personnes ont placé leurs espoirs en vous, et nous tous, au-delà des partis, devons espérer plus de prospérité et de sécurité sous votre présidence».
Cette missive d'un peu moins de 300 mots du 44e au 45e président de l'histoire des Etats-Unis prend un relief particulier après plusieurs semaines chaotiques pour Donald Trump, critiqué jusque dans son propre camp pour son manque de clarté - et de hauteur - après les violences racistes de Charlottesville.
Soulignant combien il s'agit d'un poste unique pour lequel il n'existe aucune «recette simple», Barack Obama livre malgré tout dans sa missive quelques conseils ciselés à son successeur. Insistant sur l'importance du «leadership américain» dans le monde, il met l'accent sur le poids de la parole des Etats-Unis: «Il nous appartient, par nos actes et par l'exemple que nous donnons, de soutenir l'ordre international qui s'est mis en place depuis la fin de la Guerre froide, et dont notre prospérité et notre sécurité dépendent».
«Gardiens des institutions et des traditions démocratiques»
Mais Barack Obama s'attarde aussi longuement sur la dimension singulière du rôle de président, au-delà des vicissitudes quotidiennes de la politique. «Nous ne sommes que des occupants temporaires de ce poste», écrit-il. «Cela fait de nous des gardiens des institutions et des traditions démocratiques telles que l'Etat de droit, la séparation des pouvoirs, la protection des droits civiques pour lesquelles nos ancêtres se sont battus». «Quelles que soient les tensions de la politique au jour le jour, il nous appartient de laisser ces instruments de notre démocratie au moins aussi forts que dans l'état dans lesquels nous les avons trouvés», martèle-t-il.
Dernier conseil du 44e au 45e, dans un registre plus personnel: «Dans la bousculade des événements et face au poids des responsabilités, prenez du temps pour les amis et la famille. Ils vont aideront à surmonter les moments difficiles qui sont inévitables». «Bonne chance», conclut-il, se disant prêt à aider «de quelque manière que ce soit».Donald Trump, qui a publiquement souligné qu'il avait été touché par ce courrier, n'a jamais revu Barack Obama depuis sa prise de fonction. Mais il l'a accusé, sans apporter aucune preuve, de l'avoir placé sur écoute pendant la campagne.
La lettre de George Bush père à Bill Clinton restée célèbre
Parmi toutes ces lettres de président à président, celle laissée, le 20 janvier 1993, par le républicain George H.W. Bush à son successeur démocrate Bill Clinton, a marqué les esprits, par sa dignité, sa classe. «Votre succès est le succès de votre pays», y écrivait à la main le 41e président des Etats-Unis. «Je vous soutiens totalement», ajoutait-il à l'attention de son adversaire qui venait de le priver d'un second mandat. Evoquant son «sentiment d'émerveillement et de respect» au moment où il était entré dans le prestigieux Bureau ovale quatre ans plus tôt, il ajoutait «Il y aura des moments très durs. Ne laissez pas les critiques vous décourager».
6 Commentaires
Anonyme
En Septembre, 2017 (21:25 PM)Anonyme
En Septembre, 2017 (21:27 PM)Anonyme
En Septembre, 2017 (21:50 PM)Anonyme
En Septembre, 2017 (22:10 PM)Anonyme
En Septembre, 2017 (22:33 PM)JE CONNAIS QLQ'UN QUI DEVRAIT SINCEREMENT S'INSPIRER DE CETTE MISSIVE.
Wasalam!
Thierou
En Septembre, 2017 (09:55 AM)Rien n'est acquis définitivement, et ils revient à tous les citoyens et à toutes les citoyennes, mais plus encore à nos dirigeants de s'ériger en protecteur de nos institutions si solides en apparence, mais en vérité d'une fragilité déconcertante.
Dans cette optique, les USA, plus que l'Europe, nous donnent souvent des leçons de dynamisme démocratique, avec des gestes simples, mais dotés à la fois, d'un symbolisme sociologique profond et d'une haute portée politique.
Dewenati. Baal leen ma aqq. Baal naa leen.
Wa salaam.
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