« Que Dieu sauve Ben Laden », a crié le Français au tribunal. Mais il n’aura sans doute « plus jamais l’occasion de s’exprimer en public ».
Alexandria - Le Français Zacarias Moussaoui, 37 ans, a été condamné hier par un juge fédéral américain à la prison à vie pour les attentats du 11 septembre 2001, et a promis, lors de sa dernière allocution publique, qu’Oussama ben Laden ne serait jamais arrêté. « Vous êtes condamné à la prison à vie sans possibilité de libération », a déclaré la juge Leonie Brinkema, suivant ainsi la recommandation faite la veille par le jury du tribunal d’Alexandria (Virginie, Est) qui a refusé de le condamner à mort comme le demandait l’accusation.
« Que Dieu sauve Oussama ben Laden. Vous ne l’attraperez jamais ! », a lancé le condamné. « Que Dieu maudisse l’Amérique. Que Dieu sauve Oussama ben Laden. Vous ne l’attraperez jamais ! », a ajouté Zacarias Moussaoui qui a pris la parole pendant quelques minutes comme la loi américaine l’y autorise. « Amérique, tu n’écoutes pas ! Nous reviendrons un autre jour », a-t-il encore dit. Après sa condamnation, le Français devait être incarcéré dans une prison du Colorado (ouest), un centre de très haute sécurité où vivent quelque 400 détenus, considérés comme les plus dangereux des Etats-unis.
La juge Leonie Brinkema lui a promis qu’il n’aurait « plus jamais l’occasion de s’exprimer » en public. « Vous allez passer le reste de votre vie en prison, vous n’aurez plus jamais l’occasion de vous exprimer, et cela me semble une conclusion juste et appropriée », a déclaré la juge après avoir prononcé la peine choisie la veille par les douze jurés. Quant à Zacarias Moussaoui, il a quitté jeudi la salle d’audience du tribunal en promettant que sa « libération » serait « la preuve » qu’il appartient à une armée de « soldats de Dieu », ses derniers mots avant d’être isolé, peut-être à vie. « Je vous reverrai avant la fin du mandat de George W. Bush », a aussi promis le Français.
A Paris, l’avocat de la mère de Zacarias Moussaoui, Patrick Baudouin, a annoncé vouloir obtenir le rapatriement de Moussaoui en France. Il a demandé aux autorités françaises « d’intervenir » pour demander le transfèrement du Français, même s’il estime « quasi nulles » les chances d’une telle issue.
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