Quatre mois après l’élection présidentielle controversée du 28 Novembre 2010, La Côte d’Ivoire n’est toujours pas sortie de l’ornière. L’issue de la crise qui la secoue et la bataille qui oppose en ce moment les forces pro-Ouattara à l’armée loyale à Gbagbo inquiètent plus d’une famille à Abidjan.
Selay Marius Kouassi, Abidjan, Côte d’Ivoire
La famille Kouakou vit à proximité du camp militaire Akouédo, le principal camp militaire d’Abidjan. Elle n’oubliera pas de sitôt la journée du 31 Mars 2011 ; le quatrième jour de l’offensive des forces pro-Ouattara.
«Tout s’est déroulé un peu trop vite, nous n’avons pu avoir le temps de fuir la zone, ma famille et moi. Nous avons subi des combats à l’arme lourde qui ont duré toute la nuit.» a affirmé au téléphone Kouakou Jérôme, un infirmier.
Jérôme ne songe plus à sortir de peur d’être pris entre deux feux. «Ce n’est plus le moment de partir, je dois attendre et espérer que la situation se normalise», reconnait Jérôme. C’est donc couché à même le sol, au fond de l’une des pièces de sa maison, qu’il suit désormais l’actualité sur son ordinateur portable connecté à Internet.
«C’est grâce à Internet que j’ai appris que la RTI -Télévision d’état- est tombée aux mains des pro-Ouattara, que le Chef d’Etat-major de l’armée de Laurent Gbagbo a trouvé refuge à l’Ambassade d’Afrique du Sud et que le gouvernement Ouattara a instauré un couvre-feu et ordonné la fermeture des frontières», affirme Jérôme.
Mme Pauline Kouakou, l’épouse de Jérôme, elle, est soucieuse de l’impact de cette crise sur sa progéniture.
«Mon fils de trois ans reproduit à longueur de journée les détonations d’armes de combats qu’il a entendus. D’ailleurs, c’est devenu son jeu favori», s’inquiète Pauline. «[…] On doit songer à mettre en place des cellules d’assistance psychologique pour aider les enfants qui vivent et intériorisent ces drames», plaide t-elle.
Cloîtrés chez eux, M. et Mme Kouakou passent des coups de fil à des amis et des parents pour s’enquérir des derniers développements de la situation dans les autres quartiers d’Abidjan où les combats font toujours rage.
1 Commentaires
Wamé
En Avril, 2011 (09:45 AM)Participer à la Discussion