La Turquie libère une journaliste américaine

Les autorités turques ont libéré une journaliste américaine arrêtée il y a deux mois après avoir fui la Syrie, où elle affirmait avoir été enlevée par des djihadistes, a annoncé un responsable américain jeudi. Lindsey Snell est en route pour les Etats-Unis, a ajouté le responsable. La journaliste avait été arrêtée le 6 août en Turquie et poursuivie pour "violation d'une zone militaire" après avoir fui la Syrie où elle affirmait filmer les civils victimes de raids aériens. Profil Sur son compte Twitter, Lindsey Snell se présente comme une journaliste basée à Istanbul et pigiste pour différents médias occidentaux, comme les chaînes américaines MSNBC et ABC, ou le site Vice News. Elle est musulmane et porte le voile, selon ses photos sur les réseaux sociaux.

"Soulagement"

"La libération de Lindsey Snell est un soulagement, mais un grand nombre de journalistes demeurent emprisonnés en Turquie", a déploré Nina Ognianova, du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) basée à New York. Elle a ajouté que la police turque avait perquisitionné l'appartement de la journaliste à Istanbul et confisqué notamment une caméra vidéo et des ordinateurs. Prisonnière d'al-Nosra La journaliste avait affirmé sur Twitter et Facebook le 5 août avoir été emprisonnée en Syrie 10 jours par des militants du Front Al-Nosra --qui a depuis rompu ses liens avec Al-Qaïda et s'est rebaptisé Front Fateh al-Cham--, avant de s'échapper avec l'aide d'un "homme courageux à moto".

"Histoire incroyable"

Elle avait précise sur Facebook avoir été en mesure de documenter sa captivité car ses gardiens lui avaient laissé son téléphone: "C'est une histoire incroyable", disait-elle. Elle avait affirmé avoir été détenue "dans une grotte où le prisonnier précédent avait marqué ses jours de captivité avec son sang". "Des méchants masqués, une évasion à moto, des déguisements. J'ai hâte de raconter les détails", a-t-elle dit. Arrestation La journaliste avait été arrêtée alors qu'elle traversait la frontière pour repasser en Turquie, dans la province de Hatay (sud). Selon le quotidien The Guardian, elle a affirmé qu'elle rentrait en avion mercredi à New York qu'elle était inquiète pour son mari Suliman Wardak, également arrêté en Turquie après s'y être rendu pour lui venir en aide. "Ils tiennent toujours mon mari, je ne me sens pas libre", a-t-elle affirmé, citée par le journal.