Les propos incendiaires du chef de l'Etat -qui avait récemment promis de ne plus céder à la tentation des petites phrases- interviennent à trois mois de la présidentielle, à laquelle il a "envie" de participer, a-t-il dit au Parisien, sans encore officialiser sa candidature, et alors que les sondages le donnent gagnant.
Pour la plupart des analystes, cette sortie est calculée. "Je ne crois pas une seule seconde qu'elle n'ait pas été réfléchie", commente pour l'AFP Emeric Bréhier, de la fondation Jean Jaurès. "Il a fait le choix évident de s'adresser aux 90% de Français vaccinés, il sait très bien que les autres ne voteront pas pour lui". "Par ailleurs, il y a beaucoup d'autres choses dans son entretien, sur l'Europe, le nucléaire... Mais le buzz autour de sa formulation cavalière emporte tout", déplore-t-il.
“Une prise de risque”
"Ce calcul s'assortit d'une prise de risque. Cette radicalité entraîne une polémique sur son côté autoritaire et dictatorial dont ses opposants ont déjà fait leurs choux gras. C'est un pari de premier tour de campagne présidentielle: on cherche à homogénéiser son électorat, davantage à le fixer qu'à l'élargir", analyse le politologue Jean Garrigues.
“Il va les radicaliser”
D'autres analystes en revanche ne cachent pas leur stupéfaction. "J'ai du mal à comprendre les termes utilisés par le président. Par ses propos, il rend plus difficile sa tâche, qui est de convaincre les irréductibles. En ostracisant ces quatre à cinq millions de Français, il va les radicaliser", déclare à l'AFP le politologue Pascal Perrineau. "Ce ne sont pas ces attitudes erratiques qui vont amener les citoyens vers les urnes", déplore-t-il, alors que le spectre de l'abstention pèse sur la présidentielle de 2022.
Campagne déjà houleuse
Les propos de M. Macron interviennent en outre dans une campagne marquée par des invectives, des anathèmes et des polémiques quotidiennes sur tous les sujets, la plus récente étant celle sur le drapeau européen installé sous l'Arc de Triomphe.
“Les non-vaccinés plus dangereux que des terroriste?”
“En 2016, Emmanuel Macron avait refusé la déchéance de nationalité pour les terroristes islamistes (...) Là, les non-vaccinés seraient plus dangereux que des terroristes?”, a par ailleurs lancé Eric Ciotti, conseiller de la candidate de droite Valérie Pécresse. “Le président Macron considère donc que 5 millions de Français ne sont plus citoyens”, s’est indignée de son côté la députée de la gauche radicale Clémentine Autain.
3 Commentaires
Iceberg
En Janvier, 2022 (00:52 AM)Xorom
En Janvier, 2022 (08:19 AM)Participer à la Discussion