Le couple violenté par Benalla donne sa version des faits

Molestés par Alexandre Benalla place de la Contrescarpe à Paris le 1er mai dernier, Chloé P. et Georgios D. se sont confiés aux médias pour la première fois. Chloé P. et Georgios D., désormais surnommés "le couple de la Constrescarpe", ont décidé de s'exprimer au lendemain de l'audition d'Alexandre Benalla devant la commission d'enquête du Sénat.

Le 1er mai dernier, Georgios avait été traîné au sol avant d'être frappé par l'ancien garde du corps d'Emmanuel Macron. Dans la vidéo, qui a fait le tour de la toile, on pouvait également voir Chloé, sa compagne, se faire attraper par le cou. Dans un entretien pour Le Monde, le couple l'assure: il n'était pas là pour prendre part aux manifestations, mais bien pour fêter le sixième anniversaire de leur rencontre.

Une fois arrivés sur la place de la Contrescarpe, Chloé et Georgios s'arrêtent dans un bistrot pour commander une crêpe. "L'ambiance était très bon enfant", précise la jeune femme sur le plateau de Quotidien. Mais très vite, les choses dérapent. Coup de sang Les CRS commencent à charger la foule, et le couple reçoit une bouteille en verre envoyée d'un coup de pied par un policier dans leur direction.

"J'ai perdu le contrôle", reconnaît Georgios. Il lance alors une carafe en verre attrapée à la volée, et Chloé s'empare d'un cendrier ou d'un sous-verre, elle ne se souvient plus. Une réaction "sanguine", "irréfléchie", qu'ils regrettent aujourd'hui. "C'était une réaction de défense et pas de provocation", précise la jeune femme.

"On voulait manger deux crêpes, on a mangé deux tartes", résume Georgios au Monde. La suite, tout le monde la connaît. "J'essaie de m'expliquer, mais M. Benalla arrive derrière moi, m'attrape par la nuque, m'étrangle, me soulève. Je reçois un coup à l'estomac, un coup sur le visage. Il me tient toujours".

Aujourd'hui, Chloé et Georgios se disent "dépassés" par la tournure des événements. Après avoir été entendus par la justice, ils ont souhaité s'expliquer devant "les médias" et "le peuple". "On ne connaît rien à la justice, et à tout ça. Benalla ou pas Benalla, ce qu'on a retenu, nous, ce sont les violences. L'affaire politique nous dépasse complètement".