L'influente sœur du leader nord-coréen Kim Jong-un s'est insurgée contre "l'effronterie" du président sud-coréen Moon Jae-in, qu'elle a présenté comme un "perroquet élevé par les États-Unis", quelques jours après un discours pourtant prudent de celui-ci au sujet de la situation sur la péninsule.
Le régime reclus a de longue date l'habitude d'utiliser les lancements de missiles pour faire monter la pression et les tirs de la semaine dernière ont à ce titre constitué sa première provocation d'envergure depuis l'investiture en janvier du président américain Joe Biden. Washington et Tokyo ont affirmé que les projectiles étaient des missiles balistiques, alors que le Conseil de sécurité des Nations unies interdit à Pyongyang d'en tirer. La Corée du Nord a soutenu qu'il s'agissait d'armes tactiques guidées.
Le président sud-coréen de centre-gauche Moon, qui fut un des artisans du spectaculaire rapprochement de 2018 entre Washington et Pyongyang, a prononcé un discours tout en mesure vendredi à l'occasion de commémorations d'attaques nord-coréennes meurtrières en 1999. Il n'a pas spécifiquement mentionné les tirs nord-coréens mais estimé que les actions susceptibles de faire obstacle à une reprise du dialogue entre Pyongyang et Washington étaient "indésirables".
La colère de Kim Yo Jong
Cette allocution a suscité l'ire de Pyongyang et donc de Kim Yo Jong, une proche conseillère de son frère Kim Jong-un, qui y a vu "le comble de l'effronterie". Elle est restée "sans voix", a-t-elle dit dans un communiqué repris par l'agence officielle nord-coréenne KCNA, où elle a fait référence à M. Moon en l'appelant "le directeur général" du Sud, sans jamais citer ni son nom ni son titre officiel.
Elle l'a qualifié de "perroquet élevé par les États-Unis" qui reprend "la logique de gangsters des États-Unis". On est loin de la "détente" de 2018, quand M. Moon avait fait un voyage à Pyongyang, où il avait prononcé un discours devant une foule immense au Stade du Premier-mai.
Nouvelle stratégie
L'administration Biden est en train de revoir la stratégie des États-Unis à l'égard du Nord, après la politique de la main tendue menée par l'ex-président américain Donald Trump. Après les tirs nord-coréens, Joe Biden avait, lui, lancé un avertissement à Pyongyang, affirmant qu'il y aurait "des réponses si les dirigeants nord-coréens choisissent l'escalade". "Nous répondrons en conséquence", avait-il dit. Il a semblé laisser ouverte la possibilité d'échanges diplomatiques avec le Nord, mais la Maison Blanche a indiqué lundi qu'il n'était "pas dans son intention" d'avoir un sommet avec M. Kim.
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