Ali Riza Polat, accusé de "complicité" des crimes terroristes des frères Kouachi et d'Amédy Coulibaly, s'est dit vendredi "innocent" et s'en est pris aux "balances mythomanes", au troisième jour du procès à Paris des attentats de janvier 2015.
"Je tenais à dire que je suis innocent des faits qu'on me reproche", a déclaré d'emblée ce Franco-Turc de 35 ans, un proche d'Amédy Coulibaly, alors que la cour d'assises spéciale commençait son interrogatoire de personnalité.
“Je suis là à cause de certaines personnes, des balances mythomanes qui ont raconté n'importe quoi. (...) Ils balancent mais ils mentent", s'est énervé Ali Riza Polat, crâne rasé et masque blanc lui barrant le visage.
Il est le seul des onze accusés présents devant la cour d'assises -trois autres suspects sont jugés par défaut- à devoir répondre de "complicité", un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité.
"On ne poursuit pas les vrais complices", avait estimé son avocate Isabelle Coutant-Peyre, à l'ouverture du procès mercredi.
Soupçonné par les juges antiterroristes d'avoir eu un rôle central dans les préparatifs des attentats, et d'avoir joué le rôle de "bras droit" d'Amédy Coulibaly, Ali Riza Polat a assuré, véhément, qu'il allait "(se) défendre" et "(s')expliquer".
"Je paie mon amitié à Amédy (Coulibaly). Je me désolidarise de ce qu'il a fait, il a fait n'importe quoi", a affirmé M. Polat.
Né à Istanbul, il est arrivé à l'âge de 3 ans en France et a grandi à Grigny, en banlieue parisienne, où il a rencontré à "22 ans" selon lui l'auteur des attaques contre une policière de Montrouge et contre un magasin Hyper Cacher. "Ce n'était pas mon ami d'enfance", a insisté Ali Riza Polat.
"Tombé" dans la délinquance "vers 13, 14 ans" avec des "petits larcins", l'accusé a expliqué être passé assez rapidement "aux stups" par "attrait de l'argent", des délits qui lui ont valu plusieurs séjours en prison.
Comme les autres accusés présents dans les box vitrés, Ali Riza Polat n'a jamais été condamné pour des faits de terrorisme.
Ce procès historique se tient plus de cinq ans après les sanglantes attaques contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, qui ont fait 17 morts en janvier 2015 et semé l'effroi dans le monde.
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