"Nul ne devrait être acculé à la ruine pour se procurer des soins de santé", s'indigne lundi 22 novmebre la directrice de l'OMS, Margaret Chan. L'Organisation mondiale de la santé publie son rapport annuel selon lequel, chaque année, cent millions de personnes sont jetées dans la pauvreté à cause des frais médicaux du fait de l'insuffisance de financement du secteur de la santé par les gouvernements.
Les pays les plus pauvres sont les plus concernés par ces situations, mais pas seulement. Le document de l'OMS, présenté à Berlin où s'ouvre lundi une conférence ministérielle sur le financement de la santé, fait ainsi valoir que, selon une étude de Harvard, les maladies ou les factures médicales ont contribué en 2007 à 62 % des faillites totales des familles aux Etats-Unis (contre 50 % en 2001).
"C'est tout simplement inacceptable. Et ce n'est pas seulement inacceptable, il n'y a pas de raison car on peut agir", a insisté lors d'un point de presse le directeur du département financement des systèmes de santé de l'organisation, David Evans. Pour l'OMS, une des meilleures parades contre ces faillites familiales réside dans l'augmentation des niveaux de pré-paiement, qui évite aux patients de financer eux-mêmes leurs soins. Ce système reposant sur un fonds en commun alimenté par des taxes ou assurances est "la base la plus efficace et la plus équitable pour augmenter la proportion de la population couverte", selon Mme Chan.
L'OMS reconnaît que la pression financière liée à la crise ainsi que le vieillissement général de la population, qui aboutit à de plus en plus de maladies chroniques et de traitements chers, constituent des défis à l'augmentation du financement de la santé. Mais, insiste-t-elle, de nombreuses améliorations vers une couverture universelle sont possibles, selon elle, grâce à des mesures simples, à commencer par une meilleure utilisation des ressources.
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