Maintenant que l’afflux de réfugiés d’Afghanistan est en cours, on craint que les terroristes se mêlent également à eux. La police fédérale et le ministère de l’Intérieur sont inquiets et ont déjà mis les services de sécurité en état d’alerte.
L’une a reçu un gros bouquet de fleurs de son mari, l’autre un gros câlin de son fils. Les retrouvailles étaient émouvantes hier, après que les 226 premiers évacués de la capitale afghane, Kaboul, aient atterri à l’aéroport militaire de Melsbroek. Mais avant de pouvoir retrouver leurs familles qui les attendaient, tous les occupants des deux vols ont dû subir une batterie de contrôles. Immédiatement après l’atterrissage, ils se sont rendus sous escorte policière à la caserne militaire de Peutie, située à environ cinq kilomètres. Là, un test PCR obligatoire et un contrôle d’identité les attendaient, ainsi que quelques contrôles supplémentaires par le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS). Des vérifications qui ont pris plusieurs heures. La raison de ces mesures de sécurité strictes: la crainte que des personnes aux idées extrémistes ne se glissent dans les vols d’évacuation d’Afghanistan ou viennent plus tard dans notre pays en tant que réfugiés.
Comme pour l’État islamique à l’époque
“Il y a toujours une chance que des terroristes se mêlent aux réfugiés, comme cela s’est produit précédemment avec l’État islamique”, déclare Pieter Van Ostayen, expert en terrorisme. “Mais les personnes qui sont maintenant amenées en Belgique depuis l’Afghanistan ont été contrôlées. Pour eux, ce risque ne s’applique pas.”
Les réfugiés qui quitteront l’Afghanistan pour rejoindre notre pays dans les mois à venir - non pas par le biais de vols d’évacuation organisés, mais par leurs propres moyens - sont plus préoccupants. “Ces contrôles ne seront pas effectués, et nous ne saurons donc pas à qui nous avons affaire”, affirme une source.
La police fédérale et la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) craignent que parmi ces réfugiés afghans se trouvent également des personnes extrêmement violentes, comme des passeurs, des extrémistes et des recruteurs. Cela ressort d’un courrier interne envoyé aux services de sécurité de notre pays, que les journaux de Mediahuis ont pu lire. “Il ne peut être exclu que certains fondamentalistes arrivent sur notre territoire national”, peut-on lire dans ce courrier. Il est donc demandé à tous les services de police de signaler dorénavant tous les faits de recrutement religieux ou de violence extrême à une adresse mail centrale.
Aucun impact sur la menace
Dans l’émission “ De Ochtend “ de Radio 1 le week-end dernier, le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw a déclaré que tous les rapatriés d’Afghanistan font l’objet d’un examen approfondi et, si nécessaire, d’un suivi. Mais il a également déclaré: “Nous devons tenir compte du fait qu’il pourrait déjà y avoir des partisans du nouveau régime taliban en Belgique.” M. Van Leeuw a toutefois souligné que la situation en Afghanistan n’a pas encore d’impact immédiat sur la menace terroriste dans notre pays. Il s’appuie pour cela sur une analyse récente de l’OCAM, l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace. “Nous supposons que les talibans vont d’abord se concentrer sur la situation locale en Afghanistan”.
Néanmoins, M. Van Ostaeyen, expert en terrorisme, craint que le retour des talibans en Afghanistan ait un impact négatif sur la sécurité de notre pays à plus long terme. “Dans un premier temps, cela n’aura aucun impact, mais il y a une chance qu’Al-Qaïda se regroupe. Al-Qaida a prêté allégeance aux Talibans. L’Afghanistan pourrait à nouveau devenir un refuge pour cette organisation.”
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