Les leaders syndicaux français ont exhorté mercredi Emmanuel Macron à approuver la directive européenne sur l’égalité hommes-femmes qui propose un meilleur partage des congés parentaux, malgré les réticences du président de la République. Dans une lettre commune d’abord révélée par Les Echos, CFDT, CGT, Force ouvrière, CFTC, UNSA et Confédération européenne des syndicats (CES) appellent le chef de l’Etat à “soutenir” la directive proposée l’année dernière par la Commission européenne.
Il s’agit du premier acte législatif du “socle européen des droits sociaux” adopté en novembre à Göteborg en Suède pour harmoniser les politiques sociales des Etats membres. Le projet de directive prévoit un congé de paternité d’au moins dix jours autour de la date de naissance de l’enfant, un congé parental pour chaque parent de quatre mois, qui pourra être réclamé jusqu’aux douze ans de l’enfant, ainsi qu’un congé de cinq jours par an pour les travailleurs s’occupant de parents gravement malades ou dépendants.
Ces jours devront être payés au moins à hauteur des indemnités maladie. Le chef de l’Etat a émis des réserves sur cette proposition portée notamment par le Portugal, la Grèce et la Belgique. “J’en approuve totalement le principe mais les congés parentaux payés au niveau de l’indemnité maladie journalière, c’est une belle idée qui peut coûter très cher et finir par être insoutenable”, avait-il déclaré devant le Parlement européen le 17 avril. “Nous ne pouvons pas le faire payer par des systèmes parfois en les déséquilibrant”, a-t-il ajouté en précisant que la France travaillerait sur une nouvelle proposition “allant en ce sens”.
LA FRANCE MAUVAISE ÉLÈVE
Pour la Confédération européenne des Syndicats, il serait “dommage” que la France n’approuve pas la disposition, sachant qu’Emmanuel Macron veut faire de l’égalité hommes-femmes l’un des thèmes phares de son quinquennat. “Il a promis une alternative, mais on ne sait pas encore en quoi ça consiste”, a déclaré à Reuters Cinzia Sechi, conseillère politique de la CES qui explique qu’il y a “urgence” car avec les élections européennes en 2019, “tous les dossiers doivent être clôturés d’ici la fin de l’année”. Selon une directive de l’UE, l’ensemble des Etats membres doivent fournir un congé parental d’au moins quatre mois à chacun des parents.
La rémunération de ces congés varient cependant grandement d’un pays à l’autre. La France fait partie des neuf pays de l’UE dont le congé parental est payé à un taux inférieur aux indemnités de maladie, selon une étude commandée par la CES. Sur le plan national, le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé en mars qu’il se prononcerait sur un éventuel allongement de la durée du congé paternité lors de la remise, en juin, d’un rapport consacré à cette question. Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse
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