Le parti phalangiste, une des principales formations chrétiennes libanaises, a annoncé mardi la démission de ses deux ministres du gouvernement accusé d'être incapable de trouver une solution aux principaux problèmes du pays.
Cette annonce intervient sur fond de paralysie des institutions politiques libanaises en raison des antagonismes suscités notamment par la guerre en Syrie voisine entre partisans du régime de Bachar al-Assad, notamment le puissant mouvement chiite Hezbollah qui combat à ses côtés, et les détracteurs du pouvoir de Damas.
"Ce gouvernement est devenu incontrôlable et porte préjudice (aux intérêts du Liban, ndlr) Son existence est pire que sa non existence, plus rien ne justifie notre participation", a affirmé le chef du parti phalangiste, Sami Gemayel, lors d'une conférence de presse.
Les deux démissionnaires sont Sejaan Azzi, ministre du Travail, et Alain Hakim, détenteur du portefeuille de l'Économie et du Commerce.
"Il n'importe plus au gouvernement de trouver une solution à la question des réfugiés syriens (...) Peu lui importent aussi le plan économique présenté par le ministre de l'Economie" et la crise des ordures, a martelé le chef du parti phalangiste.
Le Liban accueille plus d'un million de réfugiés syriens, soit près d'un quart de sa population de quatre millions avant la guerre.
Il fait en outre face à une "crise des ordures" causée par la fermeture de la principale décharge du pays et des jeux d'influence autour du marché des déchets.
En raison de la vacance à la présidence de la République depuis le 25 mai 2014, faute d'un accord entre les différents partis, les deux ministres ne peuvent pas présenter officiellement leur démission. Ils ont ainsi décidé de ne plus exercer leur fonction.
Le 21 février, le ministre (sunnite) de la Justice, Achraf Rifi, connu pour son hostilité au Hezbollah, avait annoncé sa démission, accusant le puissant parti chiite armé de mainmise sur les décisions du gouvernement.
Dans ce pays multiconfessionnel, la parité est de rigueur entre chrétiens et musulmans au Parlement et au gouvernement.
Le président est par tradition un chrétien maronite, et le Premier ministre est sunnite. L'actuel chef du gouvernement, Tammam Salam, exerce ses fonctions depuis 2014.
Afp
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