Canadian Prime Minister Stephen Harper holds a news conference at the conclusion of the G8 summit in St. Petersburg, Russia on Monday.(CP PHOTO/Fred Chartrand) |
PARIS (PC) - Malgré l'incident diplomatique qui a marqué la venue d'Abdou Diouf au Canada en mai dernier, malgré la guerre qui reprend au Liban, le premier ministre Stephen Harper n'a pas jugé utile de solliciter un rendez-vous avec le numéro un de la Francophonie à l'occasion de sa visite à Paris cette semaine.
Au service de presse de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), on confirme qu'aucun entretien n'est prévu, tout en refusant de commenter le choix de M. Harper, qui arrive en France mardi matin pour des entretiens avec le premier ministre Dominique de Villepin et le président Jacques Chirac.
Désormais, la plupart des chefs d'Etats et de gouvernements francophones qui passent par Paris trouvent un moment pour se rendre au siège de l'OIF, à deux pas de l'Assemblée nationale. Le premier ministre Jean Charest s'était plié à cet usage, il y a une dizaine de jours, évoquant longuement avec Abdou Diouf le prochain sommet francophone qui se tiendra cet automne en Roumanie.
Le secrétaire général savait déjà à ce moment que le premier ministre canadien ne lui ferait pas l'honneur d'une visite de courtoisie.
"Monsieur Harper et moi nous nous sommes donnés rendez-vous à Bucarest", avait-il dit, en réaffirmant que la page était "tournée" sur l'incident de Toronto. En arrivant au Canada, l'ancien président du Sénégal avait été menacé d'une "fouille corporelle", à laquelle il avait refusé de se soumettre (contrairement à ce qui a été dit), ce qui lui avait valu d'être bloqué aux douanes pendant plusieurs heures.
Certains observateurs francophones jugent sévèrement l'"attitude cavalière" du chef du gouvernement canadien, qui s'était contenté d'exprimer ses regrets, par téléphone, à l'ancien président sénégalais. L'ex-ministre péquiste Louise Beaudoin s'indigne elle aussi de l'"indélicatesse" de Stephen Harper.
"Compte tenu de l'incident de mai dernier et de la situation dramatique au Liban, ça me paraît inexplicable, incroyable, incompréhensible qu'il ne demande pas à voir Abdou Diouf, a lancé Mme Beaudoin en entrevue téléphonique. C'est comme si pour lui la Francophonie et le peuple libanais n'existaient pas."
Louise Beaudoin, qui s'est prise d'affection pour le Liban à la faveur de nombreux voyages au pays du Cèdre, pense quant à elle que la Francophonie doit faire entendre sa voix de "manière très forte" face à la crise au Proche-Orient.
"La Francophonie devrait se réunir d'urgence. Il ne faut pas que ça soit la fin du Liban. Il ne faut pas que ce peuple disparaisse. Notre seul instrument, c'est l'OIF, il faut s'en servir", déclare Mme Beaudoin, en invitant le premier ministre Charest à se démarquer de la position "inacceptable" de Stephen Harper.
De son côté, l'Organisation internationale de la Francophonie a exprimé lundi sa "plus vive inquiétude" face à la "dangereuse escalade militaire" au Liban. Dans un communiqué, le secrétaire général a insisté sur "l'urgence d'une mobilisation beaucoup plus énergique et volontariste de toute la communauté internationale" dans la région, pour "mettre un terme aux opérations armées et aux destructions qu'elles engendrent".
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion