Trois policiers hongkongais condamnés à des peines de prison pour avoir passé à tabac un manifestant lors de l'immense mouvement pour la démocratie de 2014 ont été libérés sous caution mercredi en attendant leur procès en appel. En février, sept policiers avaient été condamnés à deux ans de prison pour l'agression de Ken Tsang, un militant du Parti civique. Le passage à tabac avait été filmé par une télévision locale et abondamment relayé. Sur les images, ont voyait M. Tsang être traîné, menottes aux poignets, dans un parc par un groupe d'agents en civil puis roué de coups de poing et de pied.
En prononçant la sentence, le juge David Dufton avait parlé d'"attaque brutale". Il faut "faire un exemple" des policiers coupables d'avoir violé la loi, avait-il dit. Cette condamnation avait suscité l'indignation dans les rangs des forces de l'ordre, leurs soutiens faisant valoir que les policiers étaient épuisés par les gigantesques manifestations qui avaient paralysé Hong Kong pendant plus de deux mois. Une condamnation "excessive" Plus de 30.000 policiers et membres de leur famille s'étaient rassemblés pour dénoncer une sentence injuste.
Les trois policiers ont été remis en liberté à la veille de la visite à Hong Kong du président chinois Xi Jinping à l'occasion du 20ème anniversaire de sa rétrocession de la Grande-Bretagne à la Chine. Mercredi, le juge Wally Yeung a estimé que la condamnation infligée à trois des prévenus était peut-être un peu "excessive", selon le journal South China Morning Post. Ils ont été libérés après le versement d'une caution en attendant un procès en appel. Le juge Yeung a argué que les officiers avaient travaillé de longues heures face à des manifestants violents, ajoutant que Tsang avait eu un comportement blessant.
Le manifestant avait lui-même été condamné à cinq semaines de prison pour violences contre les forces de l'ordre, après avoir aspergé les policiers d'un liquide non identifié. Les manifestations de l'automne 2014 avaient été pacifiques dans leur ensemble. Mais des échauffourées nocturnes avaient parfois éclaté entre manifestants et policiers.
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