Après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’immigration, la plupart de nos concitoyens vivant en Italie sont dans le désarroi. Soumis aux tracasseries quotidiennes de la police du pays de Berlusconi et dégoûtés par l’incapacité des autorités sénégalaises de leur venir en aide, ils ont décidé d’alerter l’opinion et la presse nationale et internationale. Pour, disent-ils, éviter le pire et sauver des «exilés» qui font vivre des milliers de familles au pays.
«En date du 21 Avril 2009, la Police de Sanremo a initié des contrôles visant principalement les Sénégalais de la localité. C’est ainsi qu’elle a séquestré et réquisitionné une dizaine d’appartements légalement occupés par des Sénégalais. Et, selon le procès-verbal dressé par la Police, les raisons principales de la fermeture de ces appartements s’expliquent par le fait que quelques-uns de leurs occupants étaient en situation irrégulière. Or, les locataires de ces appartements ont des permis de séjour et des contrats de location en bonne et due forme.» Ces propos tenus par Niancou Fall, au nom de l’association des Sénégalais de Sanremo, en disent long sur ce que vivent nos compatriotes établis dans cette ville située dans la province d'Imperia nichée dans la région de la Ligurie en Italie. «Partout dans ce pays, les Sénégalais vivent la même précarité», expliquent d’autres sources contactées pays de El Cavaliere. Et, poursuivant le récit de la mésaventure de ses compagnons d’infortune, notre interlocuteur affirme que cette série de harcèlements s’est poursuivie jusqu’au 27 avril, date à laquelle, ils ont décidé de mener des actions en vue de dissuader la police de s’en prendre à leurs appartements.
Démonstration devant l’église de la ville
Leur cri du cœur étant tombé dans l’oreille d’un sourd, ils ont alors fait un sit-in le 30 Avril 2009 devant l’église San Siro. Après cette manifestation, le Commissaire de Police, le Procureur, le Commissaire extraordinaire assurant l’intérim du maire, le Commandant de la Police Municipale, l’Evêque de la ville, le Représentant de l’Institut des Droits de l’Homme et autres représentants des Associations Humanitaires les ont reçus, pour trouver une solution à leurs lancinants problèmes. «Mais les entrevues ont été axées uniquement sur les voies et moyens devant permettre aux Sénégalais de se conformer aux exigences de la Commune de Sanremo en matière de sécurité», se désole M. Fall. Car, la police a repris ses contrôles visant seulement la communauté sénégalaise, «alors que d’autres souches de la population s’adonnent à des activités peu orthodoxes faisant des Sénégalais la communauté plus exemplaire de Sanremo».
Nuit à la belle étoile, Consul injoignable
«Nous avons en vain tenté d’entrer en contact avec le Consul Général Abdou Lahat Sourang pour le mettre au parfum de cette situation prise à la légère par nos autorités diplomatiques qui n’ont pas même pas daigné se déplacer en vue de pouvoir trouver une suite heureuse à nos requêtes», explique Niancou Fall. Et ce dernier d’ajouter que bon nombre de nos compatriotes dorment actuellement sous la belle étoile car étant privés de maison où dormir, conséquences immédiates des réquisitions effectuées par la Police. Assaillis par toutes ces difficultés et au bord de la révolte, les Sénégalais de Sanremo tirent la sonnette d’alarme et affirment que la situation peut dégénérer d’un moment à l’autre. «Et mieux vaut prévenir que guérir. Nous avons voulu lancer un appel à l’opinion publique sénégalaise pour que notre cri d’alarme s’entende de partout», conclut-il.
L’Ambassadeur et le Consul «ligotés» par la loi italienne
Après la levée de boucliers des ressortissants sénégalais contre notre représentation diplomatique, d’autres Sénégalais d’Italie montent au créneau. Et c’est pour assurer la défense de l’Ambassadeur Cheikh Saadibou Fall et du Consul général Abdou Lahat Sourang. Certains d’entre eux estiment que ces derniers ne peuvent rien faire devant des lois votées par un pays souverain. Mieux, nos sources précisent qu’ils ont manifesté leur disponibilité à aider les Sénégalais sur le plan administratif. «Ils nous ont dit qu’avec un revenu annuel de 20 000 euros par an, n’importe quel Sénégalais peu venir en aide à son compatriote et le mettre à l’abri d’une probable expulsion», précisent nos interlocuteurs. Qui rappellent aussi qu’à parti du 1er septembre prochain, une série de régularisations va démarrer. Elle concernera surtout les domestiques et les assistants aux personnes âgées.
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