A la différence des événements de 2005, les émeutes faisant suite à la mort de Nahel sont largement diffusées en direct sur les réseaux sociaux.
Un cheval, paniqué, galopant en pleine rue. Un pillard sortant d’un magasin, un téléviseur en main. Une voiture fonçant dans un magasin Lidl. Ce 30 juin au matin, les utilisateurs de TikTok se réveillent avec une nuée de vidéos présentées comme liées aux émeutes de la nuit, faisant suite à la mort de Nahel, 17 ans, abattu par un policier ce 27 juin 2023. Des événements déjà comparés aux émeutes de 2005, avec toutefois un contexte bien différent: tout est documenté, en direct, sur les réseaux sociaux, parfois utilisés pour se coordonner.
“En 2005, nous n’avions pas les réseaux sociaux” tranchait ainsi Mohamed Mechmache, fondateur du collectif ACLEFEU, ce 30 juin sur RMC. Avec à ses yeux, le risque que ces outils numériques alimentent encore davantage les émeutes.
Comme a pu le constater Tech&Co, TikTok suggère rapidement aux internautes des mots-clés qui renvoient aux émeutes. Après avoir réinitialisé l’algorithme de l’application, cette dernière a aussitôt suggéré des hashtags tels que “policier nanterre”, mais aussi “live direct Chatelet”, du nom du quartier parisien particulièrement pris pour cible ces dernières heures.
Rendez-vous et second degré
La plateforme va parfois plus loin, en mettant en avant des mots-clés associés à des dates et des heures de rassemblements des émeutiers. Ainsi, le terme “Chatelet 23h” était suggéré par Tiktok, dès lors que l’on ouvrait le champ de recherche.
Le réseau social, qui permet notamment de facilement partager de la musique, donne aussi l’occasion à certains internautes de se fédérer. Ainsi, le morceau Prêt à partir (SCH et Ninho), qui fait référence aux émeutes de 2005, est parmi l’un des plus partagés. En quelques heures, il a été utilisé dans près de 1.500 vidéos différentes.
Les vidéos les plus relayées sur TikTok se distinguent également par leur traitement des émeutes, avec un second degré souvent assumé. Ainsi, les cinq vidéos traitant du sujet et ayant récolté le plus de “like” sur la plateforme chinoise présentent les événements d’une façon détournée.
C’est notamment le cas des cinq vidéos les plus “aimées” de la plateforme et associées au mot-clé “émeutes”, ce 30 juin au matin. On retrouve ainsi une allusion à Batman, des images d’individus déguisés en Transformers, une séquence montrant un émeutier face à un policier sur une musique de western, un père ramenant son fils en le tirant par l’oreille, ou encore la vidéo d’un émeutier déguisé en Spiderman.
La Snap Map: “panoptique” des émeutes
Une autre application, très prisée des jeunes internautes français, est Snapchat. Comme TikTok, elle permet de publier des courtes vidéos. Mais elle dispose d’un outil particulièrement pertinent pour se rendre compte de l’évolution de la situation: la Snap Map.
Dans les faits, il s’agit d’une carte interactive, alimentée en temps réel par les publications triées par leur géolocalisation. Ce 29 juin, l'essentiel de ces dernières étaient ainsi regroupées à Nanterre. Ce 30 juin au matin, la Snap Map cumulait des dizaines de vidéos d’émeutes, cette fois dans plusieurs banlieues parisiennes, ainsi que dans de nombreuses villes françaises.
En quelques secondes, les internautes font ainsi face à un “panoptique” de la situation, commune par commune, note Vincent Manilève, journaliste spécialisé dans l’étude des réseaux sociaux. Avec, au gré de la navigation en ligne, de multiples séquences, parfois violentes, accessibles à tous les internautes de plus de 13 ans.
3 Commentaires
Ils sont spécialisés dans ces opérations!
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En Juin, 2023 (16:17 PM)ils connaissent maintenant les méfaits des reseaux sociaux
il faut suivre l exemple du président macky e, censurant les rs le temps
de rétablir l ordre
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