Nicolas Sarkozy a été convoqué mardi au pôle financier du parquet de Paris en vue de sa mise en examen par les juges en charge de l'affaire Bygmalion, a-t-on appris de source judiciaire.
Mais cela ne veut pas dire que l'ancien chef de l'Etat sera mis en examen car les juges peuvent se contenter de le placer sous le statut de témoin assisté, a-t-on ajouté.
Nicolas Sarkozy, qui est arrivé en début de matinée au pôle financier, est entendu sur le financement de sa campagne électorale pour la présidentielle de 2012.
L'enquête porte sur des fausses factures présumées émises pour un montant de 18 millions d'euros par la société Bygmalion pour couvrir des dépassements du budget de la campagne de Nicolas Sarkozy.
Le parquet de Paris a élargi le 26 octobre l'enquête à d'autres dépenses de l'ex-UMP, d'un montant de 13,5 millions d'euros.
Quatre acteurs de la campagne de l'ancien chef de l'Etat en 2012 ont été mis en examen en janvier dans ce volet, dont le trésorier et le directeur de campagne Philippe Briand et Guillaume Lambert, déjà en examen dans le dossier Bygmalion.
Dans le dossier Bygmalion, outre Philippe Briand et Guillaume Lambert, les deux experts-comptables de la campagne de 2012 ainsi que deux autres responsables de cette campagne ont été mis en examen : Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne, et Philippe Blanchetier, conseiller juridique.
Trois ex-cadres de l'UMP -l'ancien directeur général Eric Cesari, l'ancien directeur de la communication Pierre Chassat et Fabienne Liadzé, ex-directrice des affaires financières-, et quatre anciens cadres de la société Bygmalion -Bastien Millot, Guy Alvès, Franck Attal et Sébastien Borivent-, ont également été mis en examen dans ce dossier.
SARKOZY DIT N'AVOIR PAS CONNU BYGMALION
Jérôme Lavrilleux, à l'origine des révélations sur cette affaire, a affirmé que la décision de mettre en place une double comptabilité avait été prise avec quatre autres responsables de l'UMP et de la société et dédouané Jean-François Copé et, dans un premier temps, Nicolas Sarkozy.
L'instruction, initialement ouverte pour faux, usage de faux, abus de confiance, tentative d'escroquerie et complicité et recel de ces délits, a été étendue fin novembre au délit de financement illégal de campagne électorale.
Dans son livre confession publié fin janvier, La France pour la vie, Nicolas Sarkozy assure avoir tout ignoré de Bygmalion et de ses pratiques.
"Là encore, on aura sans doute du mal à le croire, c'est pourtant, je le jure, la stricte vérité : je ne connaissais rien de cette société jusqu'à ce que le scandale éclate", écrit-il.
Les responsables de Bygmalion étaient des proches de l'ancien président de l'UMP Jean-François Copé, qui a été entendu la semaine passée comme témoin assisté dans cette affaire.
En octobre dernier, Jérôme Lavrilleux, a accusé l'ancien chef de l'Etat de "se défausser" et de ne pas "assumer" sa responsabilité dans le système de fausses factures mis au jour dans le financement de sa campagne.
Dans une interview à L'Obs, le député européen, ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé, estimait que Nicolas Sarkozy, entendu en septembre dans l'enquête, a adopté "un système de défense voué à un échec total".
"Oui, les comptes ont débordé de tous les côtés. Il n’y a que Nicolas Sarkozy pour dire dans sa déposition que cette affaire ne concerne pas sa campagne. C’est un système de défense voué à un échec total. Il adopte le même dans toutes les affaires où il est entendu : c’est pas moi, c’est l’autre", déclarait Jérôme Lavrilleux.
(Yann Le Guernigou et Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)
3 Commentaires
Anonyme
En Février, 2016 (12:28 PM)Anonyme
En Février, 2016 (14:45 PM)Verite001
En Février, 2016 (14:53 PM)Participer à la Discussion