Le vice-président nigérian, Atiku Abubakar, a annoncé vendredi, sa candidature à l’élection présidentielle de 2007, un jour après avoir critiqué publiquement le Président Olusegun Obasanjo pour son intention présumée de briguer un troisième mandat, a appris samedi la Pana, de source officielle.
«Le vice-président a pris la décision de se présenter à l’élection présidentielle de 2007 sur la base d’un programme pour un Nigeria uni, prospère et pacifique», a déclaré le porte-parole de M. Abubakar, Garba Shehu, dans un communiqué publié vendredi à Abuja. Atiki Abubakar souligne qu’il est le plus expérimenté pour briguer ce poste après avoir été pendant sept ans vice-président du Nigeria.
Dans ce qui semble précéder la présentation du programme de M. Abubakar, son porte-parole a indiqué que la priorité de l’actuel vice-président nigérian, s’il est élu, sera le développement du Delta du Niger, la lutte contre la corruption, l’éradication de la pauvreté et la création d’emplois. «Il croit dans le programme de réformes en cours de l’administration mais il modifiera plusieurs de ces réformes après avoir largement consulté les parties concernées afin qu’elles puissent être menées au mieux des intérêts du pays et de son peuple», indique le communiqué.
«Le vice-président va aussi rencontrer les technocrates au Nigeria et à l’extérieur mais il n’a pas l’intention de diriger son administration comme un directeur général», souligne-t-il. M. Abubakar et le Président Obasanjo se livrent une guerre verbale depuis mercredi, quand le vice-président a participé à une réunion organisée par les opposants consacrée au troisième mandat présidentiel à Abuja.
Après cette réunion, initialement interrompue par les agents de sécurité, M. Abubakar a condamné les projets d’amendement de la Constitution pour autoriser trois mandats de quatre ans afin que le Président Obasanjo puisse se représenter en 2007 s’il le désire. La Présidence a immédiatement riposté, en demandant à M. Abubakar de démissionner pour «déloyauté affichée» envers son patron, alors que le bureau du vice-président a répliqué en demandant à M. Obasanjo de démissionner pour avoir tenté de manipuler la Constitution en faveur de la campagne pour un troisième mandat. Une commission de l’Assemblée nationale a recommandé l’inclusion de trois mandats de quatre ans pour le président dans la Constitution, mais elle n’a pas encore soumis cette recommandation à la législature bicamérale qui devra l’approuver à une majorité de deux tiers. Elle doit aussi être approuvée par 24 des 36 Etats du Nigeria. Le Président Obasanjo n’a pas déclaré son intention de briguer un troisième mandat à la fin de son deuxième et normalement dernier mandat en 2007 comme prévu par la Constitution. Mais ses alliés estiment qu’il doit rester au pouvoir pour achever son programme de réformes tant vanté.
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