François Fillon et Jean-François Copé vont poursuivre mardi leurs
discussions pour tenter de trouver une solution à la crise qui mine
l'UMP, alors qu'arrive à échéance l'ultimatum que leur a fixé Nicolas
Sarkozy pour s'entendre.
Fillon et Copé doivent se retrouver en fin de journée pour une troisième
séance de discussion après deux têtes à têtes lundi d'une à deux
heures. Mardi était la date-butoir fixé par l'ex-président Nicolas
Sarkozy pour que les deux hommes trouvent un accord, plus de deux
semaines après le scrutin militant contesté pour la présidence de l'UMP
du 18 novembre.
Conférence des présidents
A
10H00, l'ex-Premier ministre représentera son groupe R-UMP (72 députés) à
la conférence des président de l'Assemblée nationale, qui fixe chaque
semaine l'ordre du jour de l'Assemblée nationale. L'existence même de ce
groupe, qualifié de "dissident" par M. Copé, est l'un des points durs
qui les oppose. François Fillon côtoiera les six autres présidents de
groupe, dont le président de groupe UMP Christian Jacob, un ami de
Jean-François Copé.
"François Fillon assistera demain (mardi) à
la conférence des présidents: pour valider le R-UMP ou pour ajourner sa
création?", s'interroge un filloniste, Lionel Tardy. Par la suite,
l'ex-Premier ministre doit rencontrer les députés qui lui sont fidèles à
11H30, indique l'un d'eux.
Une troisième rencontre
Puis
MM. Copé et Fillon doivent se revoir "en fin de journée". Ce délai
pourrait éventuellement laisser aux fillonistes le temps d'annoncer la
fin de leur groupe né il y a une semaine, par exemple avant les
questions au gouvernement de 15H00 où chaque groupe dispose d'un nombre
de questions. "Rien n'est tranché" mais les deux hommes veulent mettre
tous les sujets sur la table, "sans interdit", a affirmé lundi soir
Jérôme Chartier, porte-parole de François Fillon. "Ils ne parlent pas
que des élections internes à l'UMP", selon un copéiste. "Ils parlent de
tout, de l'organisation et de l'avenir du parti".
Les
discussions entre les deux hommes butent principalement sur la date d'un
nouveau vote des militants pour désigner leur président. M. Copé,
proclamé deux fois de suite président élu du mouvement, notamment par sa
Commission nationale des recours (considérée comme copéiste par les
fillonistes), a proposé, dimanche de revoter en 2014, après les
élections municipales, proposition qu'il envisage de soumettre aux
militants lors d'un référendum en janvier prochain. Lors de ce
référendum, les militants se prononceraient également sur un changements
de statuts de leur parti.
Une élection avant les municipales serait une folie
Selon
M. Copé, le président de l'UMP élu en 2014 s'engagerait à ne pas
concourir à la primaire de 2016 qui désignera le candidat du parti à
l'élection présidentielle de 2017. François Fillon, qui estime que la
victoire le 18 novembre dernier aurait dû lui revenir, veut au contraire
que les militants revotent très vite. Mais "une nouvelle élection avant
les municipales serait une folie", a argumenté M. Copé à Nancy,
répétant son ambition d'une "vague bleue" UMP sur les mairies en mars
2014. S'ils tiennent compte de l'ultimatum que leur avait lancé Nicolas
Sarkozy vendredi dernier, ils devraient s'être mis d'accord, ou au moins
avoir trouvé un début d'accord, le même jour.
Excédé par la
crise d'un parti qui lui avait permis d'accéder au pouvoir en 2007,
l'ancien président Sarkozy avait nettement haussé le ton, leur donnant à
tous deux jusqu'à mardi pour trouver une solution à la crise de l'UMP,
faute de quoi il dirait "publiquement" qu'ils sont "disqualifiés" pour
diriger le parti.
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