Une série d'attentats à la voiture piégée perpétrés ce lundi dans plusieurs quartiers chiites de la capitale irakienne ont fait au moins 30 morts et une centaine de blessés,selon des sources policières et médicales.
Les attentats deviennent quasiment quotidiens en Irak. Au moins 30 personnes ont été tuées et plus de 100 autres blessées, lundi 30 septembre, dans une nouvelle vague d'attentats à la voiture piégée dans Bagdad et ses environs. Les attaques visaient principalement la communauté chiite, selon des sources sécuritaires et médicales.
Huit voitures piégées ont explosé, tandis qu'une neuvième a explosé à Sabaa al-Bour, une agglomération majoritairement chiite au nord de la capitale. La plus meurtrière a eu lieu dans le quartier chiite de Choula, dans le nord de Bagdad, faisant six morts et 14 blessés. Depuis le début de la matinée, le bilan des victimes n'a cessé de s'alourdir.
Aucun groupe n'a revendiqué dans l'immédiat ces attaques, mais depuis plusieurs mois, des groupes liés aux insurgés sunnites d'Al-Qaïda s'attaquent à des mosquées, des marchés, des funérailles et même des terrains de football fréquentés par la communauté chiite.
L'Irak connaît depuis le début de l'année un regain de violences, sur fond d'impasse politique qui pourrait se prolonger jusqu'aux élections législatives prévues en 2014, selon des analystes. Ces violences ont fait plus de 840 morts dans le pays depuis le début septembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources sécuritaires et médicales. Cette multiplication d'attaques fait craindre un nouveau conflit confessionnel comme celui qui avait ensanglanté le pays en 2006-2007.
"Prendre des mesures fermes pour éviter que la violence empire"
La mission de l'ONU en Irak a lancé il y a une dizaine de jours une mise en garde contre une spirale "infernale" de représailles entre sunnites et chiites. "Les représailles ne peuvent qu'entraîner de nouvelles violences, et il est de la responsabilité des dirigeants de prendre des mesures fermes pour éviter que la violence empire", avait affirmé le représentant adjoint de l'ONU en Irak, Gyorgy Busztin.
La spirale de violences coïncide notamment avec un mécontentement croissant de la minorité sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, à l'encontre du gouvernement dominé par les chiites accusé notamment de pratiquer des arrestations arbitraires.
L'ONU et de nombreux diplomates ont appelé le gouvernement du Premier ministre chiite, Nouri al-Maliki, à adopter des réformes pour éviter de marginaliser plus avant les sunnites, au risque de favoriser leur recrutement par les extrémistes.
Mais, en réponse aux violences, le gouvernement a intensifié une campagne contre les insurgés sunnites, procédant à de nombreuses arrestations. La paralysie de l'appareil politique, associée à une corruption rampante et à une défaillance des services publics, contribuent à alimenter l'instabilité dans le pays.
Avec dépêches
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