Le différend entre Barack Obama et Vladimir Poutine sur le dossier syrien risque de reléguer au second plan l'ordre du jour économique du sommet du G20, qui s'ouvre jeudi 5 septembre à Saint-Pétersbourg en Russie.
Les dirigeants des pays principaux pays industrialisés et en développement, qui représentent deux tiers de la population mondiale et 90 % de la richesse créée sur la planète, ont prévu d'avancer sur la croissance, les échanges commerciaux, la transparence bancaire et la lutte contre la fraude fiscale. Ils sont pour l'instant divisés sur les conséquences à tirer de la crise des devises sur les marchés émergents ou de la décision de la Réserve fédérale des Etats-Unis de mettre fin à son programme de soutien à l'économie américaine.
POLÉMIQUE SUR UNE INTERVENTION EN SYRIE
Mais, par comparaison, les positions sur ces sujets semblent moins difficiles à rapprocher que celles de Vladimir Poutine et de Barack Obama sur la nécessité d'une intervention en Syrie, alors même que ce dossier n'est pas officiellement à l'ordre du jour. Le président russe comme le président américain ont donné de la voix mercredi sur ce sujet.
Barack Obama a profité d'une escale en Suède sur la route du G20 pour à nouveau défendre son projet d'intervention contre le président syrien Bachar Al-Assad, coupable à ses yeux d'avoir utilisé des armes chimiques contre son peuple le 21 août dans la plaine de la Ghouta, près de Damas. La communauté internationale ne peut pas rester silencieuse face à la "barbarie" de l'attaque au gaz neurotoxique du 21 août, a déclaré Barack Obama, selon qui "le monde a fixé une ligne rouge" contre l'utilisation des armes chimiques.
Parallèlement, la commission des affaires étrangères du Sénat américain a adopté un projet de résolution autorisant l'usage de la force armée en Syrie, mais de manière plus limitée que ce que demandait Barack Obama.
Vladimir Poutine a pour sa part déclaré qu'un feu vert à une intervention donné par le Congrès américain sans vote d'une résolution au conseil de sécurité des Nations unies serait un acte d'"agression". Le président russe, qui n'a pas exclu de soutenir une action militaire ayant l'aval du Conseil de sécurité, a accusé le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, de mentir en minimisant la place d'Al-Qaida au sein des insurgés qui se battent contre Bachar Al-Assad
L'envoyé spécial de la Ligue arabe et de l'ONU, Lakhdar Brahimi, est également attendu en Russie pour aider le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à pousser en faveur de la conférence internationale pour la paix en Syrie, dite "Genève 2", a déclaré un porte-parole de l'ONU.
HARMONIE ROMPUE
Sur le plan économique, le G20 était parvenu à une coopération sans précédent entre pays développés et pays émergents pour éviter l'effondrement économique durant la crise financière de 2009, mais cette harmonie est désormais rompue.
Il devrait y avoir toutefois quelques accords, notamment sur les mesures contre la fraude fiscale par les multinationales. Il sera également proposé aux dirigeants du G20 de mieux réglementer le marché mondial des produits dérivés – futures, options et autres swaps – dans le but de prévenir la formation de nouvelles bulles financières. Mais un consensus sera difficile à trouver parmi les pays développés : d'un côté les Etats-Unis travaillent activement à soutenir la demande, tandis que l'Europe sort de l'austérité plus lentement.
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En Septembre, 2013 (22:31 PM)Participer à la Discussion