Deux cent cinquante millions de francs Cfa, c’est l’enveloppe que réclament les autorités bissau-guinéennes en guise d’amende après l’arraisonnement, dans leurs eaux territoriales, de deux navires coréens battant pavillons libériens, avec à leur bord 467 pêcheurs sénégalais. C’est le directeur des Pêches maritimes, Papa Namsa Keita, qui l’a révélé hier, lors d’une conférence de presse. Selon ce dernier, les ressortissants sénégalais ne sont pas en prison et peuvent tranquillement vaquer à leurs occupations en territoire bissau-guinéen. Mais ce sont leurs embarcations qui ont été arraisonné par la marine marchande bissau-guinéenne dans les eaux sous juridiction de ce pays, les 14 et 15 septembre derniers.
Les bateaux, le ‘Kwang IL’ et le ‘Chang Gin’, sont des navires en rade qui emploient plus de 80 pirogues dans cette expédition. Pourtant, informe le Directeur des pêches, cette activité est interdite dans les eaux territoriales sénégalaises. ‘Mais, vu l’importance d’une telle activité pour environ 3 000 pêcheurs de Guet Ndar à qui elle rapporte près de 2 milliards de francs Cfa annuellement, les autorités en charge de la pêche ont décidé d’accompagner ces pêcheurs, en envoyant à bord de chaque embarcation un observateur des pêches qui surveille l’activité à bord et relaie tous les problèmes qui concernent les pêcheurs sénégalais afin d’éviter que des Sénégalais soient encore abandonnés par des navires loin de leur pays’, souligne Papa Namsa Keita. Il précise que, face à la récurrence de tels problèmes, le ministre de l’Economie maritime et de la Pêche, Khouraïssy Thiam, projette de se rendre très prochainement en Guinée-Bissau pour discuter avec les autorités de ce pays des modalités de renouvellement du protocole d’accord en matière de pêche qui lie les deux pays. ‘Cela nous permettra de régler beaucoup de problèmes, notamment les licences de pêche de nos piroguiers’, renchérie-t-il.
Cependant, poursuit le directeur des Pêches maritimes, ‘les deux armateurs des navires sont déjà à Bissau et sont en train de négocier avec la commission tripartite de ce pays composée de leurs ministères des Affaires étrangères, de la Justice et de la Pêche. Et nous espérons qu’une solution sera vite trouvée pour permettre à ces piroguiers sénégalais de rentrer au bercail avant les fêtes de Tabaski’, dit-il.
Pourtant, d’après des informations fournies par les observateurs à bord de ces navires, les embarcations en question ont été arraisonnées par la patrouille de la marine marchande bissau-guinéenne dans les eaux territoriales de la République de Guinée (Conakry). Prouvant ainsi que la patrouille de surveillance bissau-guinéenne qui a raisonné les deux navires, l’a fait en parfaite illégalité. Néanmoins, les autorités sénégalaises, inquiétées par le sort de nos 467 compatriotes, sont en train de faire des tractations pour obtenir la libération des navires en question afin de permettre à ces derniers de regagner le Sénégal dans les plus brefs délais, en attendant de trouver une solution définitive à ce problème.
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