Un pique-nique romantique qui finit par une balle dans la tête et une victime miraculée. Après un premier procès interrompu, un membre des Témoins de Jéhovah est rejugé depuis mardi aux assises de Seine-et-Marne pour une rocambolesque tentative d'assassinat sur sa femme.
Le procès de Philippe Goncalves et son complice présumé s'est ouvert dans la matinée à Melun devant cette même cour d'assises qui avait déjà commencé à les juger en juin, avant que le procès ne soit arrêté en raison du Covid d'un des magistrats. L'audience a recommencé à zéro, avec un nouveau jury.
Dans ce dossier avec pour toile de fond la communauté rigoriste des Témoins de Jéhovah, un mouvement religieux régulièrement accusé de dérives sectaires, se croisent un chef d'entreprise pieux mais attiré par les femmes, un jeune frimeur de cité et une épouse qui refuse de croire à la trahison de son mari.
Philippe Goncalves est soupçonné d'avoir voulu exécuter sa femme en juin 2017 dans un coin isolé de l'élégant parc du château de Champs-sur-Marne, un dimanche soir de Pentecôte, afin de pouvoir refaire sa vie avec une autre. Par le plus grand des hasards, la balle n'a pas perforé la boîte crânienne et sa compagne a survécu, à peine blessée.
Son méfait accompli, il aurait ensuite demandé à un complice, caché dans les bois à proximité, de le blesser en lui tirant dessus pour maquiller le crime en agression.
L'accusé de 39 ans nie avec persistance les faits qui lui sont reprochés et soutient que son couple a été la cible d'un tireur mystérieux dissimulé dans les fourrés.
À ses côtés devant la cour d'assises comparaît un jeune de 29 ans, qui assure avoir été embauché par Goncalves pour "faire peur à quelqu'un" et n'avoir compris que trop tard qu'il était mêlé malgré lui à un projet d'assassinat.
Selon l'accusation, l'entrepreneur, qui flirtait avec l'une de ses employées, a voulu éliminer son épouse pour pouvoir refaire sa vie amoureuse sans pour autant se retrouver ostracisé par les Témoins de Jéhovah, mouvement religieux dans lequel le couple était investi corps et âme.
Dans cette communauté en vase clos et imprégnée de principes bibliques, quitter sa femme pour une autre est passible d'excommunication. Un seul moyen, donc, de former un nouveau couple sans risquer le bannissement: être veuf.
"Le scénario présenté par l'accusation est totalement loufoque. Notre client clame son innocence depuis le départ et il est impatient de pouvoir s'expliquer devant ses juges", ont déclaré à l'AFP les avocats de Philippe Goncalves, Archibald Celeyron et Camille Radot.
Les deux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu lundi.
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