Premier métis désigné candidat d’un grand parti aux Etats-Unis, Barack Obama a prononcé son discours d’acceptation devant ses partisans chauffés à blanc. Dans le discours le plus important de sa carrière, qui coïncidait avec le 45e anniversaire du discours fondateur de Martin Luther King, « I have a Dream », il s’en est pris à de nombreuses reprises à son rival républicain, John McCain.
Depuis des heures, massés à l’intérieur du stade géant de Denver, brandissant des pancartes et des drapeaux américains, ses partisans l’attendaient, surexcités. Puis il est arrivé.
Visiblement ému mais souriant, Barack Obama a fait son apparition. La foule l’a acclamé pendant plus de 3 minutes. Puis il a pris la parole, et a enfin lâché les paroles que tous attendaient : « Avec une profonde gratitude et une grande humilité, j’accepte votre nomination pour la présidence des Etats-Unis. »
La clameur qui accompagne l’annonce est entendue à au moins deux kilomètres du stade. « Merci, merci, merci » a répété le candidat démocrate à la foule qui l’a longuement acclamé, lançant des « Oui, nous pouvons », son slogan de campagne.
Barack Obama, qui était coutumier, dans ses discours au cours des primaires, à de grandes envolées lyriques, a été beaucoup plus pragmatique ce jeudi. Il a donné le ton de la campagne : des critiques certes, mais pas d’attaques personnelles. « John McCain est sûrement quelqu’un de très bien en tant que personne, dit-il en substance, mais il ne propose rien d’autre que de continuer la politique de George Bush pendant quatre ans de plus. »
McCain « ne comprend pas »
Obama a accusé McCain de soutenir les choix de George Bush responsables, selon lui, du marasme de l’économie américaine et du déclin de la place des Etats-Unis dans le monde.
« Je ne pense pas que le sénateur McCain se moque de ce qui se passe dans la vie des Américains. Je pense simplement qu’il ne le sait pas, a affirmé le candidat. Autrement, pourquoi définirait-il la classe moyenne comme ceux qui gagneraient moins de 5 millions de dollars pas an ? »
« Ce n’est pas parce que John McCain s’en moque. C’est parce que John McCain ne comprend pas. »
Un discours « trompeur » selon le candidat républicain
Pour John McCain, le sénateur de l’Illinois n’était « toujours pas prêt à devenir président. »
« Ce soir, les Américains ont assisté à un discours trompeur qui était en contradiction fondamentale avec le maigre bilan de Barack Obama », a déclaré son porte-parole.
La confrontation entre les deux hommes est bel et bien lancée. John Mc Cain, dans les jours qui viennent, va tenter de reprendre très vite la main et attirer à son tour l'attention des médias avant la Convention des républicains, qui se tiendra la semaine prochaine à St Paul-Minneapolis (Minnesota).
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