Au printemps 2011, l'administration américaine a envisagé une cyberattaque contre la Syrie pour "aveugler" et "paralyser" Bachar al-Assad. Avant de finalement y renoncer. Voici pourquoi.
C'était avant Edward Snowden et avant le tapage fait depuis autour des activités "plus totalement secrètes" de la NSA – la National Security Agency. Au printemps 2011, des cyberattaques ont été envisagées contre la Syrie par l'administration américaine, notamment pour tenter de paralyser l'aviation de Bachar al-Assad et de la rendre aveugle, rapporte mardi le New York Times. Le but aurait été "essentiellement d'éteindre les lumières chez Assad", a confié au quotidien américain un ancien membre de l'administration en charge de ces questions.
Mais comment se fait-il que Barack Obama n'ait finalement pas appuyé sur la touche "Enter"?
Trois arguments ont retenu Obama
Pour le président Obama, farouchement opposé à toute intervention directe en Syrie, la cyber-guerre représentait une option à la fois plus sûre, moins onéreuse et sans risques de pertes humaines. Mais au cours d'un long débat interne et secret, l'option n'a finalement pas été retenue. Plusieurs raisons sont avancées.
• La possibilité d'une rispote. Contrairement à l'Iran qui avait fait l'objet de tels assauts pendant les deux premières années de la présidence d'Obama, la Syrie se prêtait moins à une telle stratégie. Car ces attaques, même lancées à couvert, n'en valaient apparemment pas la peine. L'un des arguments clés à prendre en compte était la possibilité d'une riposte non seulement syrienne, mais aussi iranienne ou russe. Atteindre l'aviation ou le réseau électrique syrien aurait exposé les Etats-Unis à des représailles sur leur territoire.
• La crainte de bavures. Un autre argument de poids est la situation humanitaire en Syrie, qui reste comme chacun le sait, catastrophique. La crainte de l'administration américaine, aurait été de toucher des installations civiles. Dans le cadre de l'opération Olympic Games lancée par son prédécesseur contre l'Iran, le président Obama n'a ainsi jamais fait secret de ses réticences face au risque de toucher un hôpital. Raison qui l'a poussé à restreindre le champ d'action de ce programme.
• Le spectre de Stuxnet. Enfin, l'administration américaine a été refroidie par l'épisode de l'été 2010, quand à la suite d'une erreur technologique, le vers Stuxnet avait été largement diffusé à travers le monde. Pire, les commanditaires de ce code malveillant avaient finalement été percés à jour et les projecteurs braqués déjà sur la NSA, mais aussi sur Israël.
Le débat continue
Caitlin Hayden, la porte-parole du National Security Council (le Conseil de défense nationale qui dépend directement du président), rencontrée jeudi par le New York Times, n'entend pas discuter des détails. Mais les "anciennes et nouvelles options" restent sur la table. "Nous avons été clairs sur le fait qu'un certain nombre d'outils restent à notre disposition pour protéger notre sécurité national, y compris les cyber-attaques". Elle rappelle aussi que le président Obama a confirmé cette vision des choses dans une directive classifiée de 2012.
Mais au final, que ce soit dans le registre de la guerre traditionnelle ou celui de la guerre des réseaux informatiques et de télécommunication, les Etats-Unis ne souhaitent officiellement aucune escalade.
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4 Commentaires
Guantanamera
En Février, 2014 (00:48 AM)Laye Diop
En Février, 2014 (01:30 AM)Mayday
En Février, 2014 (06:58 AM)Alphaone
En Février, 2014 (07:39 AM)Mais c'est aussi le leader mondial de la pornographie.
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