Chroniqueur hebdomadaire chez Valeurs Actuelles, Eric Brunet se fait cette fois remarquer avec un billet intitulé "Vive la Wallonie française!". Il y fait l'éloge de l'attachement des Wallons à la France et suggère à François Hollande d'annexer le sud du plat pays. De quoi faire tomber la presse flamande à la renverse. Tantôt avec humour, tantôt se référant à l'histoire, le journaliste Eric Brunet n'a pas consacré sa chronique hebdomadaire dans Valeurs Actuelles aux municipales françaises ou à l'Ukraine... mais bien à la Wallonie. Il y mêle cependant les trois sujets, comparant la position duprésident français vis-à-vis de la Wallonie à celle de Vladimir Poutine vis-à-vis de la Crimée.Viriliser un mouL'occasion surtout pour le journaliste de droite d'égratigner la "mollesse" du socialiste François Hollande, promettant que l'annexion de la Wallonie pourrait enfin le "viriliser" quelque peu. À côté de cette vacherie subversive, Eric Brunet dépeint l'atmosphère belge avec un regard manichéen. Comme souvent, l'oeil de la France sur une équation qui la dépasse est simpliste. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que si l'article amusera les francophones, il a blessé la Flandre.
"Sauvages", "joug flamand",clin d'oeil à Vic Van Aelst
La comparaison du chroniqueur entre les Wallons et les Tatars ukrainiens prête en effet à sourire. On lit par exemple: "Le président libérerait nos quatre millions de frères francophones du joug flamand. Il faut dire que les Flamands nous cherchent: récemment, ces sauvages ont voulu supprimerl'apprentissage du français dans la moitié néerlandophone sous le prétexte qu'il s'agit d'une 'langue insignifiante qui n'est comprise que par 3% de la population mondiale' (...) Nos frères wallons subissent le diktat d'une majorité hostile: six millions de Flamands séparatistes qui se vengent chaque matin de la domination révolue de la bourgeoisie francophone". En outre, le Français rappelle le sondage qui établit que 49% des Wallons se plairaient à être rattachés à la France en cas d'explosion de la Belgique. Et de citer Paul-Henry Gendebien, président de Rassemblement Wallonie-France, et son séduisant: "La France reste la patrie intellectuelle des Wallons, leur source d'inspiration politique et idéologique". Il omet même de stipuler les "scores" de RWF et de dire que les séparatistes, aux dernières nouvelles, sont les Flamands de la N-VA et pas les Namurois dont il parle plus chaleureusement. Pour Brunet, c'est tout vu: la Wallonie française constituerait la 27e région de France (avec Namur comme capitale) et serait composée de cinq départements, soit les actuelles provinces.
Les flamands, ces brutes?
Si la comparaison par l'absurde du cas de la Wallonie et de la Crimée est lue avec recul par le lecteur francophone (quoique...), la presse néerlandophone s'indigne ce matin d'une chronique dans laquelle elle peine à percevoir un quelconque second degré. On lit par exemple dans Het Laatste Nieuws que la N-VA s'était désolidarisée des propos de Vic Van Aelst, lui qui était à l'origine de la fameuse proposition de suppression du français à l'école. Une affaire sans suite qui remonte d'ailleurs à 2011.Et de s'émouvoir de l'appel de Brunet au recours à la "6e armée mondiale" pour s'emparer de la Wallonie, à l'image des troupes russes en Crimée. Het Nieuwsblad a d'ailleurs contacté un correspondant à Paris, lequel rassure le quotidien en précisant que la proposition d'annexion du sud du pays "évoquée en Wallonie, a atteint la France mais y est sujette aux moqueries".
2 Commentaires
Serv Du Peup
En Mars, 2014 (14:58 PM)Deugg Gui
En Mars, 2014 (15:21 PM)Participer à la Discussion