Mme Yade était interrogée sur des déclarations de M. Estrosi rapportées dimanche par Le Parisien. "Elle existe parce que Nicolas Sarkozy l’a fabriquée ! On fait un placement, on le fait fructifier et, au moment où on veut en tirer les bénéfices, voilà...", déclare le secrétaire général adjoint de l’UMP et proche du chef de l’Etat, selon le quotidien.
M. Estrosi évoquait notamment le refus de Rama Yade de se présenter aux élections européennes, comme le souhaitait le président Nicolas Sarkozy.
"Une femme n’est pas un investissement dont on doit tirer les bénéfices", a répondu Mme Yade. "M. Estrosi, s’il a prononcé ces propos, doit les démentir en urgence", a-t-elle ajouté.
"Ce genre de propos n’est pas très honorable", a poursuivi Mme Yade, 32 ans.
"Je consteste les propos qui me sont prêtés, et qui sortent d’un contexte général dans lequel j’ai évoqué la responsabilité de se rendre utile pour un ministre qui n’avait jamais conquis de fief électoral, afin de permettre à l’UMP de bénéficier de sa valeur ajoutée", a déclaré M. Estrosi à l’AFP.
"Je comprends la déception du président de la République", a-t-il dit à propos du refus de Mme Yade de se présenter aux européennes. "Je suis secrétaire général adjoint de l’UMP, et j’attends que Mme Rama Yade aille au combat politique", a-t-il ajouté, saluant son "talent" et sa "compétence".
La jeune femme, d’origine sénégalaise, a également appelé sur RTL à ne pas "faire le procès" de la diversité. Elle répondait à la secrétaire d’Etat chargée de la Famille Nadine Morano qui avait déclaré mercredi que cette "diversité" ne devait pas être un "bouclier" pour les ministres.
"Au moment où Nicolas Sarkozy fait des propositions pour améliorer la diversité dans notre pays, il ne faudrait pas en faire le procès parallèlement", a réagi Rama Yade.
"Il y en a qui n’ont jamais accepté cette diversité et qui n’acceptent pas le volontarisme de Nicolas Sarkozy dans ce domaine et donc des relents conservateurs remontent (...) S’il n’y avait que ces gens, il ne se serait rien passé ni pour les droits des femmes ni pour les minorités ni pour les jeunes", a-t-elle dit.
Elle n’a en revanche pas voulu "prolonger la discussion" sur les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui avait qualifié d’"erreur" la création d’un secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme.
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