L'ancien ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin a estimé mercredi sur France 2 que les réductions de dépenses de la défense et de l'aide au développement annoncées par l'actuel gouvernement étaient des "erreurs". Le Premier ministre, Edouard Philippe, et le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, ont annoncé mardi que l'Etat ferait d'ici la fin de l'année 4,5 milliards d'euros d'économies pour contenir les déficits publics à moins de 3% du PIB, dont 850 millions pour le seul ministère de la Défense. "Je pense que c'est une erreur, à ce niveau-là, c'est une erreur", a déclaré Michel Sapin. "Nous avions prévu 350 millions d'euros (...) 850 millions d'euros, c'est considérable.
Et comme en plus on a compris que le surcoût des opérations extérieures devait être financé par le budget de la défense, c'est plus d'un milliard de diminution de crédits de la défense (...) Dans le contexte d'aujourd'hui, c'est une erreur." L'ex-ministre de François Hollande a aussi qualifié d'"erreur" la baisse de l'aide publique au développement prévue par le gouvernement. Concernant la baisse de 11 milliards d'euros d'impôts annoncée par Edouard Philippe pour 2018 (), il a estimé que cela comprenait "aux alentours de cinq milliards" de réductions déjà programmées par le gouvernement précédent, auquel il appartenait, notamment pour l'impôt sur les sociétés.
"Il y avait cinq milliards programmés, ils en rajoutent six à sept", a-t-il dit. "Dans ces six à sept, il y a trois milliards de baisse de taxe d'habitation. Moi je dis pourquoi pas (...) Mais le reste c'est trois milliards de baisses dûes à la réforme de l'impôt sur la fortune et un 1,5 milliard dû (...) au plafonnement de l'imposition des revenus du capital." "Vous avez trois milliards pour plusieurs dizaines de millions de Français et vous avez 3,5 milliards pour quelques centaines de milliers de Français. Qu'on fasse la comparaison", a ajouté l'ancien ministre.
Dans l'audit que lui a commandé l'actuelle équipe au pouvoir, la Cour des comptes étrille la gestion du précédent gouvernement et donc de Michel Sapin, invité mercredi matin à s'expliquer devant la commission des finances de l'Assemblée, de même que l'ex-secrétaire d'Etat au budget Christian Eckert. L'ex-ministre a pour sa part estimé sur France 2 que l'embellie constatée sur le front de la croissance était "l'héritage" du quinquennat de François Hollande. Dans une interview publiée par Les Echos, Edouard Philippe prédit une croissance du PIB français à 1,6% cette année. "Mes prévisions étaient de 1,5%", a commenté Michel Sapin. "Et ce 1,6% il est dû à quoi ? A une révision de la croissance au premier trimestre de cette année (...) Qui était là ?" "Si ça peut permettre à cette majorité de réussir tant mieux. Mais l'héritage, il est là, et il est positif", a ajouté l'ancien ministre de l'Economie et des Finances.
Emmanuel Jarry
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Anonyme
En Juillet, 2017 (11:26 AM)Participer à la Discussion