Hier, un responsable de la Ligue arabe annonçait, sous couvert d’anonymat, sa prochaine libération. "La libération vise à préparer le terrain aux discussions pour la réconciliation nationale qui doivent commencer le 27 décembre", a-t-il ajouté. La junte au pouvoir depuis le putsch du 6 août s’était engagée la semaine dernière à libérer le président renversé avant le 24 décembre et à entamer une concertation nationale le 27 décembre. Hier, dans un entretien au Monde, le président renversé a opposé un non "catégorique" à la "concertation" promise par la junte, refusant de "légitimer" le coup d’Etat.
L’assouplissement de la position des putschistes, jusque là restés intransigeants face aux pressions et menaces de sanctions internationales, avait été présenté à Bruxelles comme une concession des autorités militaires sur la voie du retour à l’ordre constitutionnel dans le pays. Une délégation internationale, qui s’était rendue le 7 décembre en Mauritanie pour tenter de rapprocher les positions des différents protagonistes de la crise, avait reçue "l’engagement du général Mohamed Ould Abdel Aziz" de libérer le président déchu "sans conditions au plus tard le 24 décembre 2008".
Le premier ministre mauritanien, Moulaye Ould Mohamed Leghdaf avait en outre annoncé le 13 décembre que des "Etats généraux de la démocratie", sorte de journées de concertations qui doivent notamment fixer la date des prochaines élections présidentielles, débuteraient le 27 décembre, demandant à "tous les acteurs politiques d’y prendre part". Mais ces gages donnés par la junte à la communauté internationale ont été jugés insuffisants par les anti-putsch. Le rétablissement du président renversé "dans la plénitude de ses prérogatives" reste la priorité, avait ainsi déclaré le président du Front anti-putsch, Beijel Ould Houmeit.
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