L'ancien chef du gouvernement italien Silvio
Berlusconi a annoncé officiellement samedi à Milanello, près de Milan,
sa candidature aux prochaines élections législatives en Italie.
"J'entre en scène pour gagner", a-t-il dit à quelques journalistes
italiens, mettant fin à un suspense entretenu depuis plusieurs semaines.
"Quand je faisais du sport, quand je travaillais et que j'étudiais, je
ne suis jamais entré en compétition pour avoir une bonne place, mais
toujours pour vaincre", a-t-il dit. "J'espère pouvoir être en mesure
d'expliquer aux Italiens qu'il y a besoin d'une force qui dispose de la
majorité pour changer les règles de la Constitution", a-t-il poursuivi.
Il
a annoncé une réunion dimanche de son parti de centre droit, Peuple de
la Liberté (PDL), ainsi que des contacts avec son ex-allié populiste, la
Ligue du Nord, en espérant "parvenir à une décision qui puisse nous
permettre de voter ensemble pour le même candidat".
Pour "sauver l'Italie"
Le
Cavaliere, 76 ans, avait annoncé fin octobre qu'il renonçait à se
présenter au poste de chef du gouvernement. Mais mercredi soir, il
assurait être "assailli de demandes des siens pour revenir au premier
plan", ajoutant vouloir sauver une "Italie au bord du précipice", minée
par le chômage et l'alourdissement de la fiscalité.
"Irresponsable"
Dans
cette déclaration improvisée, le Cavaliere a rejeté les critiques du
chef du centre gauche, Pierluigi Bersani, qui l'avait traité
d'"irresponsable": "Bersani a déjà commencé la campagne électorale, et,
selon moi, nous avons fait preuve d'un haut sens des responsabilités".
Vers un duel Berlusconi-Bersani?
M.
Bersani a été choisi comme candidat à l'issue de primaires au sein du
parti démocrate (PD) et les sondages le donnent largement vainqueur en
cas d'élections au printemps.
Nouveaux visages
M.
Berlusconi a annoncé vouloir présenter aux élections de "nombreux
visages nouveaux", "car il y a de nombreuses personnes qui ont le droit
de se sentir fatiguées". Il a dit avoir pris dejà de nombreux contacts
dans le monde de l'entreprise, du sport et de l'université.
Monti ironise
En
marge d'une soirée à La Scala, vendredi soir, le président du Conseil
italien, Mario Monti, avait ironisé sur Berlusconi, en relevant que "le
Roi Soleil s'était un peu éloigné" de lui. En pleine crise des marchés
européens, le Cavaliere avait accepté il y a un an de s'effacer pour
permettre au gouvernement de techniciens de Mario Monti de parer aux
menaces financières contre l'Italie. Le centre droit avait soutenu comme
le centre gauche le gouvernement Monti.
Des législatives sont
prévues au printemps 2013 et le Cavaliere lance ainsi officiellement sa
sixième candidature au poste de Premier ministre.
Abstention spectaculaire
Les
députés du Peuple de la Liberté (PDL) s'étaient spectaculairement
abstenus à deux reprises, jeudi, lors de votes de confiance sur des
projets de loi au parlement. M. Monti devait s'entretenir dans la soirée
de samedi au Quirinal avec le président de la République Giorgio
Napolitano.
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