Une jeune soudanaise de 16 ans a reçu 50 coups de fouet pour avoir porté une jupe jugée "indécente", a indiqué samedi l'avocat de sa famille qui conteste l'application de cette version stricte de la loi islamique.
Silva Kashif, de confession chrétienne, marchait dans un quartier populaire au sud de Khartoum vêtue d'une jupe longueur genou lorsqu'elle a été arrêtée par un policier, a dit l'avocat et militant Azhari al-Hajj.
Photo : Des femmes soudanaises en pantalon dans les rues de Khartoum le 8 septembre 2009
© AFP
"Le juge l'a condamnée à 50 coups de fouet qu'elle a reçu immédiatement après le verdict. Le tout s'est déroulé en une heure à peine" le 21 novembre, a déclaré à l'AFP M. Hajj.
Ce cas s'ajoute à celui, très médiatisé, de la journaliste soudanaise devenue activiste Loubna Ahmed al-Hussein arrêtée en juillet dernier avec 12 autres femmes et reconnue coupable d'avoir porté un pantalon jugé "indécent", un crime passible de 40 coups de fouet selon la loi soudanaise.
Condamnations aléatoires
Loubna Hussein, qui se trouve actuellement en France, avait finalement écopé d'une amende de 200 dollars qu'elle avait refusé de payer ce qui l'avait conduit à la prison des femmes d'Omdurman, ville jumelle de Khartoum.
L'association des journalistes soudanais avait payé son amende et la jeune femme avait été libérée contre son gré après avoir passé une nuit en prison.
L'article 152 du code pénal soudanais - adopté en 1991 deux ans après le coup d'Etat militaire d'Omar el-Béchir appuyé par les islamistes - prévoit une peine maximale de 40 coups de fouet pour quiconque "commet un acte indécent, un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents".
Cette loi ne spécifie pas la jupe ou le pantalon comme vêtement indécent, ou même un type particulier de pantalon comme le "jeans", ce qui ouvre la voie à des arrestations et des condamnations aléatoires, regrettent plusieurs associations de défense des droits de l'Homme.
0 Commentaires
Participer à la Discussion