Son nom circulait depuis l'élection de Barack Obama, au début de novembre, pour remplacer Hillary Clinton, qui avait annoncé son départ depuis longtemps. Mais Susan Rice, ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, a renoncé à briguer la succession de l'ex-First Lady au département d'Etat, a annoncé la Maison Blanche, jeudi 13 décembre, prenant acte du rejet républicain de Mme Rice, mise en cause dans l'affaire de Benghazi.
Dans une lettre à M. Obama, dont l'AFP a obtenu copie, Mme Rice explique sa décision par le fait que sa nomination aurait donné lieu à un processus de confirmation "qui aurait traîné en longueur, aurait été perturbant et coûteux (...) pour nos priorités nationales et internationales les plus urgentes".
Le président Obama, proche de Mme Rice, a dit avoir pris acte de cette décision, mais il a dénoncé les attaques "injustes" contre celle qui restera, a-t-il précisé, à la tête de la représentation américaine aux Nations unies, un poste qu'elle occupe depuis 2009. M. Obama, dans un communiqué, a expliqué avoir parlé jeudi à Mme Rice et avoir "accepté sa décision de ne plus être candidate au poste de secrétaire d'Etat". Il a salué une haute fonctionnaire "extraordinairement capable, patriote et passionnée".
CRITIQUES ACERBES
Mme Rice avait été la cible de critiques acerbes de parlementaires républicains – dont les voix auraient été nécessaires pour entériner sa nomination au Sénat – en raison de ses prises de position dans les médias juste après l'attaque meurtrière contre le consulat américain de Benghazi, en Libye, le 11 septembre. Ces élus soupçonnaient Mme Rice et la Maison Blanche d'avoir délibérément cherché à tromper les Américains, pour ne pas ternir le bilan de M. Obama quelques semaines avant l'élection présidentielle du 6 novembre, sur le caractère terroriste de cette attaque.
"L'ambassadrice Susan Rice a été une partenaire indispensable durant les quatre dernières années, nous avons travaillé étroitement ensemble (...) Pour le Conseil de sécurité nationale, le département d'Etat et les Nations unies, Susan a travaillé sans relâche pour promouvoir nos valeurs et les intérêts de notre nation. J'ai confiance dans le fait qu'elle va continuer à représenter les Etats-Unis avec force et habileté", a réagi Hillary Clinton.
Ce développement spectaculaire permet à M. Obama de refermer un front avec ses adversaires, au moment où il doit déjà négocier avec le chef des républicains de la Chambre, John Boehner, un compromis budgétaire pour éviter une cure d'austérité forcée au pays, jusqu'ici programmée pour le 1er janvier.
"TROMPÉ LES AMÉRICAINS"
Mme Rice avait déclaré le 16 septembre sur les télévisions américaines que l'attaque contre le consulat de Benghazi, qui a coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur Christopher Stevens, n'était "pas forcément un attentat terroriste", mais résultait plutôt d'une "manifestation spontanée ayant dégénéré".
Près d'une centaine d'élus républicains avaient écrit à M. Obama pour le dissuader de nommer Mme Rice, qui selon eux "sur l'affaire Benghazi (...) a trompé les Américains, soit délibérément soit par incompétence".
Lire (abonnés) : Susan Rice ne parvient pas à s'imposer pour diriger la diplomatie américaine
Plusieurs ministres de premier plan de M. Obama ont fait part de leur volonté de ne pas servir sous son second mandat, qui commencera le 20 janvier : outre Mme Clinton, le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, et le chef du Pentagone, Leon Panetta, sont donnés partants.
Le retrait de Susan Rice ouvre la voie à la nomination par Barack Obama de l'ancien candidat à la présidentielle John Kerry, actuel président de la commission des affaires étrangères du Sénat. Son nom recueille l'approbation de nombreux républicains qui voient en lui le candidat idéal et le font savoir depuis plusieurs semaines.
avec : le monde
2 Commentaires
Mamadhu
En Décembre, 2012 (16:11 PM)Cloudcomputing
En Décembre, 2012 (20:23 PM)Participer à la Discussion