Mercredi 18 Décembre, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
International

TCHAD - Rébellion : Le Président Déby agite la menace de guerre civile

Single Post
TCHAD - Rébellion : Le Président Déby agite la menace de guerre civile

Le chef de l’Etat tchadien en sursis, après que son régime a été ébranlé par une rébellion venue de l’Est, a brandi la menace d’«une guerre civile généralisée» au cas où l’élection présidentielle ne se tiendrait pas à la date prévue.

Le Président tchadien, Idriss Déby, dont le régime est menacé par une rébellion, armée venue de l’Est, a évoqué le risque d’un embrasement généralisé similaire à celui de la Côte d’Ivoire dans l’hypothèse où l’élection présidentielle ne se tiendrait pas à la date prévue.

«S’il n’y a pas d’élection le 3 mai, (...) il y aura un vide constitutionnel et il n’est pas exclu qu’on assiste à une guerre civile généralisée facilitée par le régime de Khartoum», a déclaré le chef de l’Etat dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de l’agence Reuters. Les rebelles, recrutés et armés par le Soudan selon N’djamena, ont juré de perturber le scrutin auquel se présente Déby pour un troisième mandat après avoir changé la Constitution. Le chef de l’Etat accuse Khartoum de soutenir la colonne rebelle qui a frappé le 13 avril en plein cœur de N’djamena avant d’être repoussée par l’Armée. «Le Soudan a agressé le Tchad jusqu’à venir à la porte de N’djamena. Comment appelez-vous cela si ce n’est pas la guerre ?» «Si on nous agressait demain, nous répondrions. Nous ne voulons pas la guerre, mais nous nous défendrons!», a-t-il affirmé, accusant son voisin oriental de vouloir exporter son régime fondamentaliste dans l’Afrique sub-saharienne. «Le Tchad est un pont. Si ce pont cède par rapport à Khartoum, c’est toute l’Afrique au sud du Sahara qui va être menacée de déstabilisation. Ce sera pire que la Côte d’Ivoire, pire que la guerre de 1994 dans les Balkans.»

Les autorités tchadiennes ont présenté des prisonniers et des équipements qui prouvent, assurent-elles, l’implication du Soudan dans l’offensive de jeudi. Une équipe formée par les Nations-Unies et l’Union africaine sera autorisée à les inspecter dans les jours qui viennent, a assuré le Président, qui a exhorté à nouveau la Communauté internationale à assurer la sécurité au Darfour. La région frontalière du Tchad est depuis février 2003 le théâtre d’affrontements entre mouvements rebelles et milices arabes soutenues par Khartoum qui ont fait plusieurs dizaines de milliers de morts et deux millions de déplacés depuis 2003 et qui menacent la stabilité de la région. «Nous demandons l’intervention, non seulement onusienne, mais l’intervention militaire de la Communauté internationale.»

Déby, au pouvoir depuis près de 16 ans, exclut par ailleurs que son pays fasse la moindre concession dans son litige avec la Banque mondiale sur l’affectation des recettes pétrolières de ses gisements de Doba, dans le Sud. Prié de dire s’il était prêt à faire des compromis sur ce point, le Président a répondu à Reuters :

«Non, pourquoi le Tchad serait-il soumis à un traitement particulier ?»

Auparavant, le ministre du Pétrole, Mahamat Nasser Hassan, avait déclaré à Reuters qu’à la suite d’une offre de médiation américaine, le gouvernement tchadien avait bon espoir de régler d’ici la fin du mois son différend avec la Banque mondiale et les compagnies pétrolières membres du consortium exploitant le pétrole de Doba.

N’djamena menace de fermer le 30 avril les vannes du pétrole si la Banque mondiale ne débloque pas ses dividendes gelés ou si le consortium piloté par l’Américain Exxon Mobil ne verse pas au moins 100 millions de dollars.

LE MINISTRE OPTIMISTE

«Je suis très optimiste sur la conclusion d’un accord d’ici le 30 avril, a dit le ministre du Pétrole. C’est dans l’intérêt de tous - du consortium, du Tchad - que nous n’arrêtions pas le pompage du brut et, pour cela, il faut qu’un accord se dégage d’ici la fin avril», a ajouté le ministre dans un entretien. Par le passé, Déby avait déclaré que le Tchad avait besoin de la manne pétrolière, dont une partie devrait théoriquement abonder «un fonds pour les générations futures», pour l’aider à assurer la sécurité nationale face aux raids des insurgés et aux risques de contagion du conflit du Darfour.

Lundi, le Président avait a repoussé au 30 avril un premier ultimatum concernant la suspension des opérations d’extraction fixé à ce mardi midi. Il avait fait état d’une offre de médiation du gouvernement américain dont l’un des hauts fonctionnaires du département d’Etat chargés des affaires africaines, Donald Yamamoto, est attendu, d’après des diplomates, en début de semaine prochaine à N’djamena. Le gouvernement américain va s’impliquer pour trouver un compromis le plus rapidement possible, a prédit le ministre du Pétrole.

Côté américain, on se garde toutefois de gloser sur une médiation en bonne et due forme, préférant parler d’un rôle de «facilitation» visant à encourager une meilleure entente entre les deux parties en conflit.

La Banque mondiale a gelé sur un compte en dépôt fiduciaire les avoirs pétroliers du Tchad, accusant N’djamena d’avoir violé un accord en amendant unilatéralement en décembre la législation sur les revenus pétroliers pour puiser dans les fonds réservés en théorie aux générations futures. En janvier le Président de la Banque mondiale, l’Américain Paul Wolfowitz, avait suspendu des prêts d’un montant d’environ 125 millions de dollars destinés au Tchad.

Le ministre tchadien du Pétrole a défendu la ligne suivie par son pays. «Nous avons attendu trop longtemps, explique-t-il. Nous avons été très patients. Depuis des mois, le pétrole tchadien inonde les marchés internationaux, mais notre pays ne reçoit pas son dû.» Une délégation tchadienne est attendue cette semaine à Washington pour des entretiens avec la Banque mondiale en marge des réunions de printemps des institutions de Bretton Woods.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés. --
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email