Les transporteurs maliens n’ont visiblement plus droit d’embarquer des passagers sur le Territoire Sénégalaissuite à une décision controversée des autorités de ce pays au mépris du principe du bon voisinage et de la libre circulation des personnes et des biens consacrés par les textes sous-régionaux et internationaux ratifiés par nos deux pays. Toute chose à l’origine d’une dégradation progressive des relations entre Maliens et Sénégalais dans ce secteur d’activités.
Route de Kita (photo L'ESSOR)
C’est désormais à Diboli à la frontière avec le Sénégal que les compagnies maliennes de Transport routier débarquent leurs passagers en destination du Sénégal. Les voyageurs sont alors contraints d’emprunter souvent des moyens de fortune pour regagner leur destination, Dakar, pour la plupart d’entre eux. La mesure date d’il y a un peu moins d’un mois et vient du côté sénégalais. Nous avions approché les compagnies maliennes concernées en service sur cette ligne. Il s’agit de Gana Transports, SONEF, Benson Transports Bani Transports et Kingui Voyages. Au total, une vingtaines de cars assurent au moins trois allers-retours sur Dakar dans la semaine.
C’est dire que le trafic voyageur est intense entre les deux pays. Tout allait bien, nous apprend-on jusqu’au mois de juin dernier, quand les syndicats de transports sénégalaisont exigé que tous les cars maliens procèdent à l’embarquement de leurs passagers à la gare centrale de Dakar et par tour de rôle. Une mesure qui n’est pas de nature à favoriser la concurrence. Loin s’en faut. C’est justement parce que les compagnies sénégalaises ne sont pas compétitives face aux maliens, que les syndicats ont adopté cette décision afin de protéger leurs nationaux.
Qu’à, cela ne tienne ! Les compagnies maliennes se plièrent à la première condition, à savoir, embarquer leurs passagers depuis la gare centrale où elles sont tenues de verser par départ, une ristourne de 30.000 F CFA aux syndicats des transports sénégalais.Mais question de faire la queue, elles ont catégoriquement refusé le principe. Les Maliens se targuent à raison, d’offrir les meilleures conditions de voyages aux clients d’où, selon eux, la préférence des voyageurs sénégalais et maliens pour leurs compagnies. Selon des usagers approchés par nos soins, il s’avère en effet, que les compagnies maliennes sont les leaders en la matière sur l’axe Dakar – Bamako.
Ayant donc refusé le principe de rotation, les autorités sénégalaises ont pris la décision d’interdire tout d’embarquement de passagers sur leurs sols par des compagnies maliennes de transport. Ces dernières sont alors désormais contraintes de s’arrêter à Diboli et d’en faire leur destination finale en direction du Sénégal. Comment les autorités maliennes réagissent face à la situation ?
Nous avions joint Youssouf Traoré, président du Conseil Malien des Transporteurs Routiers et non moins PDG de Bani Transports. Pour toute réponse, Monsieur nous demande d’adresser une lettre au Conseil afin qu’il veuille bien nous informer de la situation qui prévaut. Une fuite de responsabilités ? Cela y ressemble ! En attendant notre lettre, Monsieur Traoré confirme les faits :
- « Nous sommes là-dessus… », se contente-t-il de dire d’un trait.
Le Ministère de tutelle a –t-il été saisi du dossier ?
- « Bien sûr !. Nous avions saisi le Ministère en charge des transports ».
Direction Ministère des Transports. Selon M Nouhoun Koné chargé de Mission, son département n’a, pour l’instant et de manière officielle, pas encore été saisi d’un tel dossier. Il ignore tout de cette affaire. Une réponse qui nous inspire une question : pour qui roule donc le président du Conseil Malien des Transporteurs routiers ? Selon des confidences recueillies sur place, c’est parce que Monsieur Traoré a peu d’intérêt à faire prévaloir sur la ligne Bamako – Dakar. Pour ce motif, il est aujourd’hui très contesté au sein du Conseil.
Pouren revenir à la décision des autorités sénégalaises, les Maliens la jugent très déplorable et très mal inspirée. Ils rappellent que Mali a ouvert un Port sec du Sénégal sur leur territoire etautorisé l’exploitation de la zone office du Niger par l’Etat et les Entreprises sénégalaises.
Faut-il rappeler en outre que la Constitution de ces deux seuls pays sur le continent consacre un abandon partiel ou total de leurs souverainetés nationales respectives au profit de l’intégration sous-régionale et Africaine ? Visiblement, nos frères sénégalais ne semblent pas prêts à cela. La preuve ! (A suivre).
Courtesy: maliweb.net
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Auteur: B.S. Diarra (Aurore) - Xibar.net
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