Le président des États-Unis prononce mardi soir son traditionnel discours sur l'état de l'Union face à un Congrès divisé comme jamais par son procès en destitution.
Donald Trump prononce mardi 4 février devant le Congrès son traditionnel discours sur l'état de l'Union. Doug Mills/The New York Times/Pool via REUTERS
Il aurait préféré se présenter blanchi devant les parlementaires réunis au grand complet pour ce grand rendez-vous politique. Cela ne sera finalement pas le cas. Donald Trump prononce mardi 4 février son annuel discours sur l'état de l'Union. Là où, d’ordinaire, les élus baissent les armes pour se concentrer sur les chantiers de l'année, le Congrès se trouve cette année divisé comme jamais en plein procès en destitution. Le président devra encore attendre 24 heures pour être, selon toute vraisemblance, acquitté des deux chefs retenus par la Chambre des représentants. À savoir : abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès. L’issue fait peu de doute. Pour le déclarer coupable, la Constitution impose en effet une majorité des deux tiers, 67 sièges sur 100, mais le président a pu jusqu’ici compter sur le soutien sans faille des 53 sénateurs républicains.
Si Donald Trump ne pourra pas revendiquer sa victoire, le discours «aura un ton très optimiste», a fait savoir un haut responsable de la Maison-Blanche sous couvert d'anonymat. Le président devrait a minima profiter de cette grand-messe pour vanter son bilan économique à moins de 300 jours de la prochaine présidentielle. Le président, qui brigue un second mandat, doit notamment revenir sur le «boom des cols bleus» et vanter son bilan en matière migratoire, poursuit cette même source, sans pouvoir dire si Donald Trump évoquera le procès qui assombrit sa campagne. En 1999, le démocrate Bill Clinton, jugé au Sénat pour avoir menti sur sa liaison avec la stagiaire de la Maison-Blanche Monica Lewinsky, avait préféré faire profil bas dans son discours sur l'état de l'Union.
Une mascarade
Le sénateur républicain Roy Blunt a estimé dans les pages du New York Times que le tempétueux président devrait se garder d'en parler. «C'est une occasion pour aller de l'avant», a-t-il plaidé. Mais, de l'aveu même de Roy Blunt, Donald Trump est «plutôt du genre à adopter une position frontale». Il pourrait donc se déchaîner sur les parlementaires démocrates qui l'accusent d'avoir essayé de forcer l'Ukraine à «salir» son possible adversaire à la présidentielle Joe Biden, notamment en gelant une aide militaire cruciale pour ce pays en guerre. «J'espère que les républicains et les Américains réalisent que cette mascarade totalement partisane est exactement cela : une mascarade», a tweeté l'impétueux président, en avant-goût de son discours. Dénonçant les «démocrates de gauche radicale qui ne font rien», il s'est à nouveau emporté contre le «lanceur d'alerte», à l'origine de son procès.
Les élus de l'opposition l'écouteront-ils d'une oreille attentive mardi soir ou manifesteront-ils leur désaccord ? L'an dernier, leur chef à la Chambre, Nancy Pelosi, assise légèrement au-dessus et dans le dos du président, avait surjoué ses applaudissements pour marquer sa différence.
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