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Turquie : ce que l’on sait de la fusillade qui a fait 39 morts dans une boîte de nuit à Istanbul

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Des bougies déposées devant la boîte de nuit, cible d'un attentat dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2016 à Istanbul.

Le groupe terroriste État islamique (EI) a revendiqué ce lundi l'attentat qui a fait 39 morts dans une boîte de nuit d'Istanbul la nuit du nouvel an. Parmi eux, plusieurs victimes africaines. L'assaillant est toujours en fuite.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l’EI a indiqué lundi 2 janvier qu’ « un des soldats du califat » avait mené la fusillade dans le club Reina à Istanbul, faisant 39 morts et plus de 65 blessés dans la nuit de samedi 31 décembre à dimanche 1er janvier, selon le dernier bilan provisoire.

Cible depuis août d’une offensive des forces turques dans le nord de la Syrie, l’EI avait appelé à plusieurs reprises ses partisans à mener des attaques en Turquie.

Dès dimanche, les rebelles kurdes, responsables du double attentat qui a fait 45 morts dans le centre d’Istanbul le 10 décembre, avaient nié toute implication dans cette attaque par la voix de Murat Karayilan, l’un des chefs du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, principal groupe séparatiste kurde.

L’assaillant toujours recherché

En revanche, le flou règne toujours sur l’identité de l’auteur de cette attaque sanglante contre la Turquie, déjà secouée en 2016 par une tentative de coup d’État et une vague d’attentats meurtriers attribués aux jihadistes du groupe État islamique (EI) ou à la rébellion kurde.

Précisant que l’agresseur avait laissé son arme sur les lieux et « profité de l’anarchie pour s’enfuir », le Premier ministre turc Binali Yildirim n’a privilégié aucune piste, se contentant d’indiquer que l’enquête se poursuivait « de façon très minutieuse ».

Alors que des vidéos publiées sur les réseaux sociaux avaient rapidement montré dimanche un homme faisant irruption devant l’entrée de la discothèque en tirant, les autorités d’Ankara ont vite interdit la diffusion de toute image de l’attaque, comme elles le font généralement après les attentats.

Au moins 20 étrangers tués

Le flou règne aussi sur le nombre de victimes étrangères : si le nombre d’au moins quinze étrangers tués a été avancé dimanche dans la journée par les autorités turques, celui-ci est maintenant largement dépassé avec les informations émanant des diverses représentations diplomatiques en Turquie ou de divers gouvernements étrangers.

Dimanche soir, à Ottawa, c’est le Premier ministre canadien Justin Trudeau qui a ainsi annoncé qu’une Canadienne faisait partie des tués. Une nouvelle nationalité donc, après les autres origines citées : trois Jordaniens, trois Libanais, trois Irakiens, un Tunisien, une Franco-Tunisienne, deux Marocains, deux Indiens, un Libyen, un Belgo-Turc, une Israélienne, un Koweïtien, et « plusieurs » Saoudiens.

Soit au moins 22 morts de nationalité étrangère parmi les 700 à 800 personnes réunies dans la discothèque Reina, au bord du Bosphore, au moment de la fusillade, dont certains ont plongé dans les eaux glaciales pour échapper aux balles mortelles.

Selon le dernier bilan provisoire des autorités, 65 personnes ont également été blessées dans l’attaque visant la Reina, dimanche vers 01h15 locales (22h15 GMT samedi).

Sept minutes de chaos

Fleurs et bougies étaient déposées devant la boîte de nuit dimanche soir, sous le regard de policiers armés de mitraillettes, selon une journaliste de l’AFP. Des fleurs et de la lumière pour tenter d’oublier un drame qui n’a duré que quelques secondes au total.

Selon la chaîne d’information NTV, l’agresseur aurait tiré entre 120 et 180 balles en sept minutes, avant de changer de tenue et de prendre la fuite.

« Nous étions venus pour passer un bon moment mais tout s’est soudain transformé en nuit d’horreur », a raconté à l’AFP Maximilien, un touriste italien. « C’est mon passeport qui ma sauvé la vie, car je le portais près du cœur », a encore témoigné sur LCBI un Libanais blessé, expliquant qu’une balle avait effleuré le document.

Cette attaque a suscité une vague de réactions indignées dans le monde. Washington, Moscou, Paris et Berlin, ainsi que le pape François, l’ont notamment condamnée.



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