L'accord doit encore être formellement approuvé par un tribunal israélien le mois prochain mais un ancien ministre devrait passer 11 ans en prison pour espionnage au profit de l'Iran. Arrêté en mai dernier, Gonen Segev a reconnu les charges qui pesaient contre lui et passé un accord avec l'accusation.
De notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
«Espionnage aggravé» et «transferts d'information à l'ennemi»: ce sont les charges que Gonen Segev reconnaît à son encontre. L'ancien ministre de l'Energie et des Infrastructures des gouvernements d'Yitzhak Rabin et de Shimon Peres dans les années 90 a plaidé coupable afin d'écoper d'une peine plus faible: les charges d'assistance à l'ennemi en période de guerre ont été abandonnées.
C'est en 2012 que Gonen Segev a été approché par des agents iraniens. Ce médecin de formation vivait alors au Nigeria: sa licence médicale lui avait été retirée en Israël après une première condamnation pour trafic d'ecstasy et fraude à la carte de crédit. Selon les services de sécurité israéliens, l'Iran cherchait à obtenir de sa part des informations sur les infrastructures énergétiques et sécuritaires israéliennes, ainsi que sur des responsables du pays. L'ex-ministre aurait organisé des rencontres entre d'anciens cadres des forces de sécurité israéliennes et de prétendus proches des dirigeants nigérians qui étaient en fait des Iraniens.
D'après l'acte d'accusation, Gonen Segev aurait multiplié les rencontres avec les agents iraniens pendant six ans, se rendant même deux fois à Téhéran. Les autorités israéliennes estiment qu'il n'a révélé aucune information sensible à leur principal ennemi. Pour se défendre, l'ex-ministre affirmait qu'il cherchait à devenir un agent double pour revenir en Israël comme un héros. Mais c'est finalement comme espion qu'il devrait être condamné.
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