Le mystère reste entier. La localisation exacte du cargo russe Arctic Sea, disparu avec son équipage depuis fin juillet, n'était pas encore certaine, samedi 15 août, alors que les autorités finlandaises annonçaient qu'une demande de rançon avait été envoyée au propriétaire du navire. La police finlandaise n'a pas souhaité donner d'informations supplémentaires afin de "ne pas mettre l'enquête en péril" dans ce qui est désormais une affaire international impliquant une vingtaine de pays.
La mystérieuse disparition du cargo "Arctic-Sea" dans l'Atlantique
Markku Ranta-Aho, un responsable du Bureau d'investigation national finlandais (KRP), n'a pas indiqué si la demande de rançon était crédible, ni de qui elle émanait. "Disons qu'il s'agit d'une somme assez importante", a-t-il seulement indiqué sur une radio locale. Sol Chart Management, société propriétaire de l'Arctic Sea basée en Finlande, n'a pas commenté cette information.
La communication floue et quelquefois contradictoire entre les autorités de tous les pays concernés attise depuis deux semaines toutes les spéculations sur le sort de l'Arctic Sea, de son équipage de quinze marins russe, et de sa cargaison, officiellement 1,3 million d'euros de bois. De nombreuses sources, dont le ministère de la défense français, une agence d'information portugaise et des responsables militaires européens, avaient certifié que le navire se trouvait, vendredi soir, à environ 400 milles nautiques au large d'une île du Cap Vert. Samedi, l'Arctic Sea se trouverait "déjà au sud des îles du Cap Vert car il progresse toujours à une vitesse estimée entre 15 et 20 noeuds", a ajouté une source militaire cap-verdienne, citée anonymement par l'AFP.
"LES COORDONNÉES DU BATEAU PAS SUSCEPTIBLES D'ÊTRE RÉVÉLÉES".
Cette information n'a pas été confirmée par la Russie, qui se refusait à confirmer le repérage du bateau dans l'Atlantique, au large des côtes africaines. Dmitri Rogozine, ambassadeur russe à l'OTAN, a de toutes façons indiqué que "les coordonnées d'emplacement du bateau [se sont] pas susceptibles d'être révélées".
"La version la plus plausible, même si on n'en est pas sûr à 100 %, c'est qu'il se trouve toujours au large du Cap Vert", a réaffirmé le porte-parole du Sirpa-mer, Jérôme Baroé, ajoutant que plusieurs bateaux russes, dont une frégate, sont en route vers la zone où le navire a été repéré "probablement pour aller à [sa] rencontre". Ce sont la Russie et l'OTAN qui surveillent la progression du bateau par satellites et d'autres moyens, a précisé une source militaire cap-verdienne.
Battant pavillon maltais, l'Arctic Sea n'a plus donné de nouvelles depuis son passage au rail d'Ouessant, au large des côtes nord-ouest de la France, dans la nuit du 29 au 30 juillet. La police suédoise révèlera ensuite qu'une dizaine d'hommes se disant policiers avaient abordé le navire, le 24 juillet, à la recherche d'une cargaison de drogues. La police suédoise établira le 31 juillet un autre contact téléphonique mais elle n'en dévoilera pas le contenu.
Le 3 août, Interpol lance une alerte. Les garde-côtes britanniques admettent alors que la personne avec qui le contact avait été établi le 28 juillet aurait pu être un preneur d'otage ou un captif parlant sous la menace. Les experts soulignent qu'il ne s'agit pas d'un acte de piraterie traditionnelle, au vu de la cargaison du navire, et évoquent la piste d'un règlement de comptes. A cela s'ajoute la possibilité d'une deuxième attaque au large du Portugal, qui n'aurait "rien à voir avec des actes de piraterie traditionnelle", selon la Commission européenne. Ce que dément Lisbonne, puisque selon ses informations, l'Arctic Sea n'a jamais pénétré sur ses eaux territoriales.
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