La diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant deux hommes en plein rapport sexuel a forcé l'un d'eux, originaire de Noisiel (Seine-et-Marne), à fuir la France.
Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montrant deux hommes en plein rapport sexuel a provoqué mardi et mercredi une vague de commentaires homophobes sur Twitter et forcé un jeune homme de Noisiel (Seine-et-Marne) à fuir la France, selon l'association Urgence Homophobie. Reconnu par les autres habitants de cette ville de grande banlieue parisienne, le jeune homme «a quitté la France et s'est mis en sécurité à l'étranger, d'après ses proches», a expliqué à l'AFP la porte-parole de l'association Marine Giner-Dufour. «Le cyberharcèlement, déjà très violent, s'est traduit par un harcèlement direct sur son numéro privé, des menaces et il a eu peur qu'on vienne l'agresser directement», a-t-elle ajouté. «Cette histoire montre que le cyberharcèlement a des conséquences très concrètes dans la vie des gens.»
Depuis mardi, le mot-clé #Noisiel a été partagé plusieurs milliers de fois et a fait l'objet de très nombreux commentaires homophobes sur Twitter. Des réactions qui ont provoqué la colère de plusieurs associations et de quelques membres de la classe politique. Le candidat LREM à la mairie de Paris, Cédric Villani, a notamment fait part sur Twitter de son «immense sentiment de dégoût en découvrant la déferlante de tweets homophobes» liés à cette histoire. «Le jeune homme qui en est victime doit avoir tout notre soutien», a-t-il ajouté.
Cyberharcèlement
Au-delà des réactions, les associations de défense des personnes LGBT «veulent des actes», a insisté Mme Giner-Dufour. Malgré l'adoption en cours d'une loi contre le cyberharcèlement, qui prévoit notamment d'imposer aux plateformes internet et aux réseaux sociaux, Facebook et Twitter en tête, de retirer sous 24 heures tout propos haineux, «le changement n'est pas assez rapide», a-t-elle estimé. «Twitter ne fait absolument pas son travail : la vidéo a été supprimée sur le compte principal (qui l'a publiée), mais elle a été reprise par d'autres comptes et elle tournait encore ce midi», a-t-elle dénoncé. «Il faut des mécanismes qui rappellent aux gens que partager ce genre de vidéos, c'est passible de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende.»
En 2018, les personnes LGBT ont signalé 231 agressions physiques à SOS Homophobie, un record historique après une augmentation de 66% sur un an. Et Internet reste «le premier lieu d'expression des LGBTphobies», avait déploré l'association lors de la remise de son rapport annuel en mai.
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