Manuel Valls rejette, dans un entretien paru lundi, l'étiquette de favori d'une primaire plus incertaine que jamais, à moins de deux semaines du premier tour de scrutin organisé par le Parti socialiste pour désigner son candidat à la présidentielle. Les sondages, qu'il convient de prendre avec précaution compte tenu de la taille des échantillons, ne permettent pas de dégager un vainqueur potentiel entre l'ex-Premier ministre, et les anciens ministres Benoît Hamon et Arnaud Montebourg. Certes, Manuel Valls est pour l'heure donné en tête du premier tour, prévu le 22 janvier, mais rien n'est gagné pour lui en vue du second tour, la semaine suivante.
Au contraire, selon un sondage Kantar Sofres-One Point pour Le Figaro, RTL et LCI publié lundi : il serait battu par Arnaud Montebourg, avec 47% des suffrages contre 53% à son concurrent, et ferait jeu égal avec Benoît Hamon (50% chacun). Selon cette enquête réalisée auprès d'un échantillon de 8.011 personnes, dont 488 tout à fait certaines d'aller voter, l'ex-chef du gouvernement continue toutefois de devancer ses deux principaux adversaires, généralement classés plus à gauche que lui, au premier tour, avec 36% des intentions de vote.
"Je ne sais pas si je suis favori, je ne le crois pas", dit-il dans un entretien au Parisien de lundi, sans pour autant faire mystère de ses ambitions. "Je ne suis pas là pour me faire connaître comme en 2011. Je suis là pour gagner", ajoute celui qui n'avait réuni que 5,63% des suffrages lors de la primaire organisée avant la dernière présidentielle. "J'AI CHANGÉ" Depuis qu'il a quitté Matignon, début décembre, pour se consacrer à sa campagne, Manuel Valls tente de lisser son image auprès des sympathisants de gauche, lui qui a longtemps défendu des positions considérées comme iconoclastes chez les socialistes et assumé un réformisme parfois proche du centre.
"J'ai changé", assure-t-il dans son entretien au Parisien, publié au lendemain d'un discours dans lequel il s'est posé en héritier de François Mitterrand. Mais, selon Benoît Hamon, l'ancien Premier ministre continue à payer dans les sondages ses déclarations passées. "La candidature de Manuel Valls est la plus clivante, parce que sur les questions de valeurs, la déchéance de nationalité, sur les questions sociales, il a beaucoup clivé", a-t-il jugé lundi sur RTL. "Il ne me surprend pas aujourd'hui que cela se mesure un peu dans l'opinion", a poursuivi l'ex-ministre de l'Education nationale, qui a lui-même fait un bond dans les dernières enquêtes d'opinion et peut espérer se hisser au second tour.
"Tout ça est très fragile", a-t-il toutefois pris soin de préciser. Arnaud Montebourg voit quant à lui les derniers sondages comme un "encouragement". Vincent Peillon, autre ancien ministre socialiste, les écologistes François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias ainsi que Sylvia Pinel, présidente du Parti radical de gauche, briguent eux aussi l'investiture présidentielle.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)
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