Le Premier ministre Édouard Philippe a présenté lundi matin ses principales mesures pour endiguer le fléau des féminicides en France, qu'il a qualifié de "faillite collective". Au total, 360 millions d'euros seront exclusivement consacrés en 2020 à la lutte contre les violences faites aux femmes.
Formation des enseignants, levée du secret médical, prise en charge psychologique des agresseurs, saisie de leurs armes, renforcement du numéro 3919 : le Premier ministre Édouard Philippe a clos son "Grenelle contre les violences conjugales", lundi 25 novembre, avec des annonces attendues de pied ferme par les associations, après le succès des manifestations de samedi.
"Nous devons regarder en face les ressorts de quelque chose que l’on pourrait qualifier de faillite collective", a déclaré le Premier ministre, qui s'est par ailleurs réjoui que le Grenelle permette de "briser cette chaîne du silence", soulignant que le 3919 a reçu en moyenne 600 appels par jour depuis son lancement, contre 150 en moyenne auparavant.
Pour mettre fin à des "dysfonctionnements dont nous n'avons pas, jusqu'à aujourd'hui, voulu prendre conscience", le gouvernement a annoncé une quarantaine de mesures susceptibles selon lui de provoquer un "électrochoc".
Il s'agira notamment de "mieux définir dans notre droit ce que recouvre le terme de violences", en créant une "nouvelle circonstance aggravante pour les auteurs de violences dans le cas de harcèlement ayant conduit au suicide", ou encore en inscrivant dans la loi la notion d'"emprise" psychologique, qui "prépare souvent la violence physique", a détaillé le Premier ministre lors d'un discours à Matignon, en présence d'une douzaine de ses ministres.
Édouard Philippe a annoncé qu'une formation obligatoire sur l'égalité entre les filles et les garçons serait mise en place à destination des enseignants, le but étant "d'en parler à tous les endroits, à tous les moments de socialisation".
360 millions d'euros en 2020 pour la luttre contre les violences conjugales
Des mesures seront également prises pour faciliter la suspension ou la déchéance de l'autorité parentale du père agresseur en cas d'homicide conjugal, mais également pour assouplir le secret médical, afin de permettre aux professionnels de santé de signaler plus facilement des faits de violences, et de faciliter la saisie des armes détenues par un homme violent.
Certaines "absurdités juridiques" seront supprimées, comme l'obligation alimentaire "qui contraint les enfants à subvenir aux besoins de leurs parents, donc de leur père, y compris quand celui-ci a assassiné leur mère".
Par ailleurs, la ligne d'écoute dédiée aux victimes de violences conjugales, le 3919, fonctionnera désormais "24 heures/24 et 7 jours sur 7".
Certaines de ces mesures seront inscrites dans une proposition de loi que porteront deux députés LREM, en janvier, Bérangère Couillard et Guillaume Gouffier-Cha, a confirmé le Premier ministre.
Depuis le début de l'année 2019, au moins 117 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, et quelque 213 000 femmes majeures sont victimes chaque année de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint.
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