Après neuf jours de mobilisation contre le régime du président Hosni Moubarak, en Égypte, la violence a pris le dessus mercredi, alors que les pro et anti-Moubarak se sont affrontés à coups de pierres, de bâtons, de gaz lacrymogènes et de cocktails Molotov, à dos de chameau et de cheval.
La place Tahrir, dans le centre du Caire, a été le théâtre de violents affrontements entre les opposants et les partisans du président Hosni Moubarak, en poste depuis 1981.
Alors que des journalistes de partout dans le monde étaient sur place pour couvrir les violents heurts sur la place Tahrir, plusieurs d'entre eux ont subi les contrecoups des violents affrontements.
Parmi eux, un caméraman de Radio-Canada a été agressé par des manifestants. L'homme aurait reçu un coup de poing au visage. Il souffrirait d'un choc nerveux, mais son état serait stable.
De nombreux journalistes sur place auraient été arrêtés par «les renseignements militaires» égyptiens, a rapporté l'AFP. C'est notamment le cas de trois journalistes de la chaîne de télévision France 24.
Un journaliste de l'AFP a indiqué avoir dû solliciter la protection de deux soldats pour pouvoir quitter la place Tahrir sans encombre, en raison de l'agressivité de militants pro-Moubarak aux abords du site.
En fin de journée mercredi, la chaîne Al-Arbiya a rapporté qu'un de ses journalistes avait été kidnappé par des manifestants pro-Moubarak. Moins d'une heure plus tard, le quotidien The Guardian signalait que le journaliste en question, Ahmad Abdallah, avait été retrouvé. L'homme aurait été sévèrement battu.
Richard Latendresse était sur place
Notre envoyé spécial au Caire, Richard Latendresse, a été témoin des violents affrontements entre les partisans et les opposants au régime du président Hosni Moubarak. Il s'est même retrouvé coincé parmi la foule, alors qu'une pluie de roches s'abattait sur les manifestants.
Dans son reportage, on voit la placeTahrir, dans le centre du Caire, transformée en véritable champ de bataille. Des manifestants utilisent des morceaux de trottoir en guise de munitions.
La foule est dense et agitée. Des groupes d'individus transportent les manifestants blessés. Certaines personnes se réfugient derrière des chars de l'armée égyptienne pour se protéger des tirs du camp adverse.
Un jeune Égyptien lui porte secours
Alors que notre envoyé spécial s'est retrouvé encerclé par un groupe de manifestant pro-régime, un jeune Égyptien est venu lui porter secours, à lui et à son cameraman.
Richard Latendresse s'est par la suite entretenu avec le jeune homme, qui lutte sans relâche depuis les derniers jours afin de renverser le régime d'Hosni Moubarak.
«Mon cœur saigne pour mon pays, le berceau de toute les civilisations, a-t-il dit. On a emporté la civilisation à tout le monde. À la fin, nous sommes régnés par des criminels, qui nous traitent comme des chiens.»
Il affirme que ses proches et lui ne s'attendaient pas ce que le discours du président provoque de tels excès de violence. La veille, Hosni Moubarak a annoncé qu'il ne se représentera pas aux prochaines élections présidentielles, en septembre prochain, mais qu'il compte rester au pouvoir d'ici là.
«C'est un monstre, a-t-il dit en parlant de son président. [...]Je vais continuer, je ne peux pas laisser tomber la bataille.»
Il a également expliqué que les partisans d'Hosni Moubarak s'en prenaient non seulement aux opposants au régime, mais aussi aux journalistes étrangers venus couvrir les manifestations. «Ils veulent nous blesser, nous tuer, sans qu'il y ait de témoins», a-t-il dit.
3 Commentaires
Ngor
En Février, 2011 (01:03 AM)Reply_author
En Août, 2021 (06:18 AM)Ndieuk
En Février, 2011 (01:04 AM)Pape
En Février, 2011 (02:25 AM)Participer à la Discussion