SEREKUNDA (AFP) - Le président gambien Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 12 ans et candidat à sa propre succession à la présidentielle du 22 septembre, a assuré mercredi qu'il projetait de demeurer à la tête de ce petit pays d'Afrique de l'Ouest "pour les 40 prochaines années".
L'ancien président nigérian Abdussalami Abubakar a été nommé représentant spécial en Gambie du secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, à deux jours d'une élection présidentielle dans ce pays, a annoncé l'ONU mercredi.
M. Abubakar va se rendre immédiatement à Banjul, la capitale, où "il s'efforcera, dans le cadre des bons offices du secrétaire général, de promouvoir le dialogue entre toutes les parties, dans le but d'assurer que le processus électoral en Gambie se déroule sans incident et pacifiquement", a déclaré le porte-parole de M. Annan, Stéphane Dujarric.
Brandissant un exemplaire du Coran devant des centaines de partisans réunis à Serekunda (à 15 km au sud-est de Banjul) au dernier jour de la campagne électorale, Jammeh a estimé que personne n'était capable de lui faire quitter son poste, Dieu mis à part.
"Je vais développer le pays ces 40 prochaines années. Aucun coup d'Etat ou élection ne pourra me faire perdre ma place. Le Coran a dit que Jammeh doit contrôler le pays", a assuré ce dernier en wolof, une des langues locales.
Alors militaire de carrière, Jammeh est arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat en 1994 avant de quitter l'uniforme et d'être successivement élu puis réélu en 1996 et 2001.
"Je vais développer les régions qui votent pour moi. Mais si vous ne votez pas pour moi, n'attendez rien", a encore prévenu Jammeh, considéré à l'âge de 41 ans comme le favori de l'élection, qui s'effectuera au scrutin majoritaire à un tour.
Mercredi, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan a nommé comme représentant spécial en Gambie l'ancien président nigérian Abdussalami Abubakar.
M. Abubakar devait se rendre immédiatement à Banjul, où "il s'efforcera (...) de promouvoir le dialogue entre toutes les parties, dans le but d'assurer que le processus électoral en Gambie se déroule sans incident et pacifiquement", a déclaré à New York un porte-parole.
Régulièrement critiqué pour les violations des droits des journalistes, le président sortant fera face à deux candidats de l'opposition, Ousainou Darboe, du Parti de l'unité et de la démocratie (UDP) et Halifa Sallah, de l'Alliance nationale pour le développement et la démocratie (NADD, coalition de trois partis).
Un total de 665.903 électeurs, sur une population estimée à 1,5 million d'habitants, doivent participer à la présidentielle vendredi dans cet Etat anglophone enclavé dans le Sénégal.
En Gambie le nombre de mandats présidentiels est illimité depuis 2002, mais l'âge limite des candidats à la présidence reste 65 ans.
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