Au moins six personnes ont été tuées et 30 blessées dans deux frappes aériennes successives lundi sur les bureaux de la présidence yéménite, utilisés par les rebelles Houthis dans le centre de la capitale Sanaa, a indiqué une source médicale.
Ces bureaux sont situés dans le quartier central Tahrir, l'un des plus animés de la capitale yéménite pendant l'ouverture des bureaux et des commerces.
Deux puissantes déflagrations ont secoué les bâtiments des bureaux de la présidence, situés près d'un grand hôtel, d'une banque, de nombreux commerces et non loin du siège de la Banque centrale, ont rapporté des habitants.
"Nous nous sommes précipités sur le lieu de la première explosion et avons vu des personnes prises sous les décombres. C'est alors qu'on a subi la deuxième frappe", a déclaré à l'AFP un secouriste, Ahmed Dehecher, près du lieu de l'attaque aérienne.
Une source médicale a donné à l'AFP un bilan d'au moins six morts et 30 blessés.
La chaîne de télévision des rebelles Al-Massirah et l'agence de presse Saba, également contrôlée par les Houthis, ont évoqué des dizaines de tués ou de blessés sans donner de bilan précis.
Elles ont attribué les frappes à la coalition sous commandement saoudien qui intervient depuis 2015 au Yémen contre les Houthis, maîtres de la capitale et de vastes territoires du nord et de l'ouest.
C'est la première fois qu'un raid aérien vise les bureaux de la présidence.
Il est intervenu quelques heures après que la défense antiaérienne saoudienne a intercepté dans la nuit de dimanche à lundi deux nouveaux missiles balistiques tirés par les rebelles yéménites en direction du sud du royaume, selon la coalition.
Les missiles ont été tirés depuis la province yéménite d'Amrane, au nord de la capitale Sanaa, a précisé le porte-parole de la coalition, le colonel saoudien Turki al-Maliki.
Il a ajouté qu'ils visaient des zones habitées mais qu'ils avaient été interceptés sans faire ni victimes, ni dégâts.
Il s'agit, a souligné l'officier saoudien, d'une "nouvelle preuve" de la fourniture par l'Iran d'armements aux rebelles Houthis qui ont multiplié les tirs de missiles vers l'Arabie saoudite depuis novembre dernier.
Téhéran soutient politiquement les Houthis, mais nie les aider militairement.
Comme d'autres pays du Moyen-Orient, le Yémen est le théâtre d'une "guerre par procuration" entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite, les deux poids lourds rivaux de la région.
Selon le quotidien américain New York Times, un commando de bérets verts, les forces spéciales américaines, a été déployé fin 2017 à la frontière saoudienne avec le Yémen pour aider Ryad à trouver et détruire les caches de missiles des rebelles Houthis.
La guerre au Yémen a fait quelque 10.000 morts, plus de 54.000 blessés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde" selon l'ONU.
L'Arabie saoudite est intervenue militairement au Yémen à la tête d'une coalition pour rétablir le gouvernement reconnu internationalement.
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