Le seul survivant du commando des attentats du 13 novembre a été inculpé en début de soirée notamment pour assassinats à caractère terroriste. Il a été placé à l'isolement à la prison de Fleury-Mérogis en région parisienne.
C'est son nouvel avocat, Frank Berton, qui l'a annoncé en début de soirée: Salah Abdeslam, présenté comme seul survivant du commando djihadiste qui a commis les attentats de Paris et Saint-Denis, a été mis en examen mercredi pour assassinat et complicité d'assassinat à caractère terroriste, détention et usage d'armes et d'explosifs, et séquestration pour les faits commis dans la salle de spectacle du Bataclan.
Dans la foulée, il a été placé en détention provisoire dans un quartier d'isolement de la prison francilienne de Fleury-Mérogis (Essonne), un des plus grands centres pénitentiaires d'Europe. Ses conditions d'incarcération vont être très strictes: il doit être pris en charge «par une équipe de surveillance dédiée, composée de surveillants aguerris, formés à la détention des personnes réputées dangereuses», a détaillé le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas. Sa cellule pourrait être placée sous vidéosurveillance pour s'assurer qu'il ne tente pas de s'évader ou de se suicider.
Interrogé le 20 mai
L'avocat qui défendra Salah Abdeslam en France, le pénaliste lillois Frank Berton a pu rencontrer son client dans l'après-midi. Lors de sa première comparution au palais de justice de Paris, Salah Abdeslam a assuré au juge antiterroriste qu'il allait «s'exprimer ultérieurement». D'après son avocat, il doit être entendu par un juge d'instruction sur le fond du dossier le 20 mai. Pour l'instant, celui qui est présenté comme le logisticien des attentats du 13 novembre a été interrogé par des enquêteurs belges, des auditions auxquelles la police française a pu participer à distance.
Son inculpation intervient quelques heures après son arrivée sur le sol français. Le terroriste présumé, détenu en Belgique depuis son arrestation le 18 mars à Bruxelles après quatre mois de cavale, a été remis à la France ce mercredi matin suite à un mandat d'arrêt européen délivré le 19 mars.
Son transfèrement a eu lieu dans le courant de la nuit de la prison de Beveren, en Flandre, jusqu'à l'aéroport militaire de Villacoublay, au sud-ouest de Paris où il est arrivé peu après 9 heures. Il a voyagé en hélicoptère sous escorte du GIGN, l'unité d'élite de la gendarmerie française.
Espoir modéré du côté des familles de victimes
La remise d'Abdeslam aux juges français «montre que la justice est en route», selon Me Jean Reinhart, avocat d'une trentaine de familles de victimes. «On peut espérer une collaboration de sa part», espère également Me Olivier Morice, qui représente 26 familles de victimes. Sa consœur Samia Maktouf, conseil de 17 familles de victimes, «ne s'attend pas à une véritable collaboration» mais espère qu'il «fournisse quand même certains éléments».
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