Le tribunal régional de Tambacounda (Est) a condamné mercredi quatre conducteurs de moto-taxi à deux ans de prison ferme et au paiement d'un million de francs CFA de dommages et intérêts, pour les délits de pédophilie, détournement de mineure et incitation à la débauche.
Les auteurs âgés entre 19 et 33 ans ont tous reconnu à la barre avoir eu des relations sexuelles avec M. S., mariée.
Excepté Mamadou Diarra (29 ans), les autres ont dit avoir eu des relations sexuelles avec M. S., moyennant le paiement d'une somme d'argent. Ils déclarent ignorer l'âge de la victime au moment des faits. Mamadou Aliou Barry (19 ans) dira même qu’à son avis M. S. était plus âgée que lui.
Portée disparue pendant des semaines de son domicile situé au quartier Pont de Tambacounda, la fille était à tour de rôle reçue par les conducteurs chez eux ou à d’autres endroits, selon son mari Malick Sow. "Tout le monde savait qu’elle était une prostituée", a argué l’un des prévenus.
De tous les prévenus, seul Yousouph Sarr (33 ans) l’a violentée, a dit M. S. au tribunal, se tordant encore de douleur, à la barre. Elle continue de saigner et "ne dort pas", a dit son mari au tribunal. "Toute la semaine, on l'amène à l’hôpital", a-t-il dit, montrant un certificat médical attestant d'une déchirure de l’utérus.
Aussi a-t-il a réclamé 500.000 francs CFA à chacun des prévenus pour le préjudice subi.
M. S., qui se retrouve seule dans la rue à 23 heures, est "d’une moralité compromise", selon le procureur général, qui dira qu'elle fait partie de la catégorie des mineurs en danger, pour lesquels la loi prévoit des mesures de protection.
"On ne doit pas juger la fille. On doit la protéger", a ajouté le procureur général. Les prévenus lui ont proposé de l’argent pour coucher avec elle et, de cette manière, ont "participé à son dévergondage", a-t-il argué. Ce sont les garçons qui doivent être jugés, pas M. S., selon le procureur général.
M. S. a des parents sourds-muets et s’est retrouvée dans des endroits insoupçonnés par les personnes ayant sa garde en charge, a souligné le procureur, considérant que tout cela fait d'elle une proie facile pour les prévenus.
Les éléments établissant les charges retenues contre les prévenus sont "surabondants", a-t-il dit. Il affirme, par souci d’"humanisation" de la justice, avoir requis le "minimum légal" de deux ans prévu par la loi, dans le cas d’espèce.
En délibérant, le tribunal a condamné les quatre conducteurs, Pape Maguette Ngom (25 ans), Mamadou Aliou Barry, Youssouph Sarr et Mamadou Diarra, à une peine de deux ans de prison ferme et au paiement solidaire d'une somme d’un million de francs CFA au mari de M. S., Malick Sow. La peine est assortie d’une amende de 300.000 francs CFA à verser au Trésor public.
A cause des exclamations du nombreux public de l'audience composé de conducteurs de moto-taxi et de proches des prévenus, le président du tribunal a fait évacuer le prétoire, une mesure qui a permis de tenir l'audience dans la sérénité.
5 Commentaires
Yes
En Juillet, 2013 (21:43 PM)Ye
En Août, 2013 (06:12 AM)Okg
En Août, 2013 (12:29 PM)Juger en toute équité.
Yatt
En Août, 2013 (14:38 PM)Ainsi donc un homme ayant épousé une enfant et ayant consommé le mariage est ainsi exonéré du crime de pédophilie ?
Il y a de gros problèmes de logique et de cohérence dans cette décision de ce tribunal.
Seriously
En Août, 2013 (15:25 PM)Participer à la Discussion